
Meng Wanzhou, « princesse » de Huawei et visage de la « Guerre froide 2.0 »
Radio-Canada
Elle dit avoir commencé tout en bas de l’échelle à Huawei avant de devenir connue sous le surnom de « princesse » du groupe : c’est par Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des télécommunications et fille de son président, que la grave crise diplomatique entre Ottawa et Pékin est arrivée.
À 49 ans, Mme Meng est au cœur d’une saga diplomatico-judiciaire longue de près de trois ans qui semble approcher de son épilogue : alors que la Chinoise était visée par une procédure d’extradition vers les États-Unis, la justice américaine a entériné vendredi un accord entre Washington et Huawei qui va lui permettre de rentrer dans son pays contre un report des poursuites engagées contre elle.
Meng Wanzhou avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver à la demande de Washington. Quelques jours plus tard, deux Canadiens, Michael Spavor, un homme d’affaires, et l’ancien diplomate Michael Kovrig étaient arrêtés en Chine, provoquant une crise entre Pékin et Ottawa.
Tout commence avec elle : c’est par elle que le scandale arrive, tout le dossier est défini par elle, les deux Michael ne seraient pas une histoire s’il n’y avait pas eu son arrestation, affirme Frédéric Mégret, professeur de droit spécialiste en extradition à l’Université McGill.
Aujourd’hui numéro 2 du géant chinois, l’intéressée insiste sur ses débuts en bas de l’échelle. Selon les médias chinois, elle aurait raconté dans une note interne avoir commencé comme standardiste/dactylo.
Elle a ensuite obtenu un diplôme de gestion en Chine avant de rejoindre les services financiers de Huawei. À la différence des hommes d’affaires un peu ternes qui peuplent les conseils d’administration des grandes entreprises chinoises, Mme Meng a la réputation d’être souriante et accessible, en dépit de son surnom de princesse de Huawei.
Toujours selon la presse chinoise, elle faisait à ses débuts preuve d’une grande discrétion, au point que peu de gens savaient qui était son père – ne serait-ce que parce qu’elle porte depuis son plus jeune âge le nom de famille de sa mère, pour une raison inconnue.