
Maxime alias Alek Ginger Bend, incursion dans l’univers d’un drag king
Radio-Canada
C’est dans une chambre d'hôtel de Medicine Hat, en Alberta, que je rencontre Maxime Beauregard quelques heures avant son passage sur les planches. Derrière l’objectif curieux de mon appareil photo, j’observe Maxime pendant qu'iel se transforme en Alek Ginger Bend, son personnage de scène. Alek est l'un des deux personnages drag kings qui se produisent ce soir-là.
Maxime Beauregard se présente comme une personne de genre non binaire. Pour iel, l’art de la drag permet de s’exprimer librement.
« C’est vraiment le "fun" de pouvoir explorer, à travers mon personnage de drag, des aspects de ma vie que je ne pouvais pas nécessairement explorer. Ça m'a permis de pouvoir libérer certaines parties de moi. [...] J'avais trop peur d'explorer ça. Avec un personnage sur scène, il n’y a pas de limites! »
Maxime marie la danse à ses performances de drag king. Ses études en danse contemporaine lui permettent d’apporter une touche unique à sa pratique.
Entre deux coups de pinceau, Maxime prend le temps de m’en apprendre davantage sur son art, un monde qu'iel ne connaissait pas auparavant. Le milieu de la drag, c’est une famille. On a des mentors qui agissent comme des parents, dit-iel. Ils nous conseillent sur notre maquillage, nos performances.
« Quand mon mentor de l’époque m’a vu performer sur scène pour la première fois, il s’est empressé de devenir mon père! »
La naissance du personnage d’Alek Ginger Bend a été une révélation pour Maxime Beauregard. Elle a été marquée par une sensation d’euphorie de genre, une sensation intense de bien-être et d’harmonie avec soi-même. Ce sentiment, iel confie l'avoir déjà vécu au lendemain d’une grosse soirée, alors que sa voix était fatiguée, plus rauque, plus grave.
« Ma voix intérieure s’alignait enfin avec la voix que j’entendais à l’extérieur. [...] Il y avait toujours une petite confusion entre m’entendre parler et comment je pensais que ça allait sortir. »
Maxime confie que l’exploration du monde de la drag a été déterminante pour sa quête identitaire, en plus de lui permettre d’établir une connexion avec le public.