
Mauricie-Centre-du-Québec: les places en garderie fondent comme neige au soleil
TVA Nouvelles
La région Mauricie-Centre-du-Québec a perdu près de 1 300 places en milieu de garde familial depuis deux ans, en raison de nombreuse fermeture d’établissements, faute d’éducatrices.
C'est le constat qu’a fait jeudi la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec. En 2015, le Cégep de Shawinigan et le Collège Laflèche comptaient ensemble 233 étudiantes inscrites à la technique. Aujourd'hui, les établissements en recensent 129.
«On a presque la moitié moins d’intervenantes actuellement qui étudient pour avoir le DEC, et là-dessus, c’est près de 43% qui vont obtenir leur DEC, après cinq ans», a souligné la présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec, Valérie Grenon, en entrevue à TVA Nouvelles.
Dans les centres de la petite enfance, le but premier est d'éviter les bris de service, malgré le manque de main-d'œuvre. «Il y a des parents qui se font appeler et qui se font dire cette semaine je ne pourrai pas accueillir ton enfant, je n’ai pas d’intervenantes, je n’ai pas d’éducatrices, donc ça, il faut que ça cesse», a ajouté Mme Grenon.
La Fédération reconnaît que la formation courte est un moyen pour combler les équipes plus rapidement, mais cette formation aurait toutefois de gros impacts sur la qualité des services. « Les intervenantes sont livrées dans les CPE avec beaucoup moins de bagages, beaucoup moins d’outils.
«L’équipe de travail va venir un peu pallier, va venir l’aider, lui enlever une charge et ça fait en sorte que la personne qualifiée prend cette charge et on a peur qu’avec le temps il y ait un essoufflement professionnel», a expliqué la présidente du Syndicat des intervenantes en petite enfance de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Nancy Gélinas.
L'objectif pour recruter est alors de rendre la technique d'éducation à l'enfance plus attractive auprès des jeunes. Par exemple, la Fédération propose une plus grande flexibilité et accessibilité aux bourses Perspectives Québec. Mme Grenon est claire, il faudra des mesures concrètes pour intéresser les élèves du secondaire à la profession.
Selon les prévisions, il manquera 800 intervenantes d'ici cinq ans pour la région à elle seule. Si les inscriptions ne sont pas à la hausse, la tâche pourrait se compliquer pour de nombreux parents toujours en attente d'une place pour leur enfant.