Masques lavables en milieu de travail : le Québec a-t-il manqué le bateau?
Radio-Canada
La présidente de l’entreprise gaspésienne Frëtt Design dénonce « l'immobilisme » du Québec concernant l'utilisation de masques lavables dans les milieux de travail. Ses doléances trouvent écho auprès de scientifiques internationaux.
Depuis deux ans, Frëtt Design a investi près d’un demi-million de dollars en recherche et développement pour créer un masque lavable aussi efficace que les dispositifs médicaux jetables.
On est conforme à la norme internationale ASTM 3502 de l’American Society for Testing and Materials pour les masques barrières, on est aussi conforme à la norme de dispositifs médicaux en Europe, la EN 14683, explique la présidente de Frëtt Design, Michelle Secours.
Plusieurs scientifiques à travers le monde travaillent avec Michelle Secours et attestent de la qualité de ses produits.
J’ai fait plusieurs tests qui démontrent que les masques Frëtt Design sont comparables à des N95, rapporte le docteur en toxicologie biochimique et chercheur scientifique et membre du American Board of Toxicology, Rudolph Jaeger, qui a personnellement testé les masques gaspésiens dans son laboratoire du New Jersey.
Le consultant scientifique indépendant, Antoine Palangié, partage également les constats du Dr Jaeger.
Ces masques ont une très bonne respirabilité et une excellente filtration et on ajoute à ça le fait que ce sont des masques durables, précise-t-il. On peut les laver plus d’une centaine de fois et ils vont pouvoir garder ce niveau exceptionnel de performance.
Les masques de la compagnie gaspésienne sont pourtant vendus à 90 % sur les marchés étrangers, car Québec n’a pas attesté leur utilisation en milieu de travail, en vertu de sa propre norme.
Pourtant, des docteurs et des dentistes les portent en France, et des pompiers et des policiers les utilisent aux États-Unis.