Martine à la plage : quand Martine est dépassée par son désir, selon Simon Boulerice
Radio-Canada
Après Chouchou, Simon Boulerice plonge dans l’eau avec Martine à la plage, une fiction noire à saveur fantastique coécrite avec Christian Lumière. Dans cette œuvre, Martine, jeune érotomane de 14 ans, est persuadée être l’objet du désir de son voisin optométriste.
La websérie, inspirée d’une pièce de théâtre et d’une bande dessinée romanesque de Simon Boulerice, sera diffusée en huit épisodes d’une dizaine de minutes chacun sur la section Véro.tv d'ICI Tou.tv Extra dès jeudi.
Beaucoup de gens connaissent la série de livres pour enfants mettant en vedette le personnage de Martine, publiée depuis les années 1950. Illustrée avec douceur, la jeune protagoniste est allée à l’école, chez sa tante Lucie, ou encore à la ferme.
Avec sa websérie Martine à la plage, Simon Boulerice a voulu pervertir un peu ce souvenir parfait de la Martine. Ainsi, sa Martine (Gabrielle B. Thuot) est traversée d’un désir qui la dépasse pour Gilbert (Jean-Moïse Martin), son voisin optométriste.
Basculant dans la folie, elle va jusqu’à se ruiner les yeux pour le revoir, avant de s’imaginer des fantômes dans les angles morts de ses lunettes, avec lesquels elle va converser. L’adolescente va aussi tout faire pour suivre son beau Gilbert jusqu’à Old Orchard, où il va passer les vacances avec sa famille.
Martine est étonnante, déstabilisante, et même un peu choquante, parfois, avertit Simon Boulerice en entrevue avec René-Homier Roy, animateur de l’émission Culture club.
Ça a été un pur bonheur de faire ça, ajoute-t-il. C’est une série atmosphérique, hyper anxiogène, qui est à la fois lumineuse et rafraîchissante comme un melon d’eau, mais avec une grosse trace de moutarde par-dessus ça. C’est très, très vinaigré.
Le désir adolescent, même s’il est déformé, est au centre de cette nouvelle websérie de Simon Boulerice. Il s’agit, selon lui, d’un terreau aussi fertile que tabou.
Je considère que l’adolescence est le moment de notre vie le plus fulgurant. On tremble. On frissonne constamment, car c’est une série de premières fois, et c’est aussi la montée du désir, raconte l’auteur, comédien et metteur en scène.