Martin St-Louis, ou l’art d’apprendre son métier en dirigeant une galère
Radio-Canada
Martin St-Louis dirigeait une équipe pee-wee avant d’être nommé entraîneur-chef du Canadien. De mauvaises langues diront qu’il était sans doute le candidat le mieux préparé pour le poste.
Le Canadien a connu une journée complètement folle mercredi. Une autre, direz-vous.
En milieu d’après-midi, l’organisation a confirmé le congédiement de Dominique Ducharme. Deux heures auparavant, la rumeur de son renvoi s’était répandue à travers le Québec comme une traînée de poudre.
Il y a deux semaines, le vice-président aux opérations hockey du CH, Jeff Gorton, jurait pourtant que Ducharme allait compléter la saison à la barre de l’équipe. Il avait alors exprimé l’avis qu’il était injuste de congédier l’entraîneur d’une équipe ayant fait face à autant d’intempéries. Gorton avait d’ailleurs utilisé l’expression tempête parfaite pour expliquer la situation difficile dans laquelle Ducharme se trouvait.
Dominique Ducharme avait été nommé à la barre du Canadien le 24 février 2021. Il a été mis à la porte le 9 février 2022. Malgré le fait que son équipe ait pris part à la finale de la Coupe Stanley, il n’a donc même pas complété une année de calendrier derrière le banc.
Depuis Scotty Bowman, aucun entraîneur du CH n’avait présenté un CV aussi garni que celui de Ducharme avant qu’on lui confie le Tricolore. L’entraîneur originaire de Joliette avait fait des études universitaires. Il avait remporté la Coupe Memorial et le Championnat mondial junior. Il avait bâti et dirigé des équipes gagnantes dans la LHJMQ durant plusieurs années.
En plus, avec intelligence, il avait décidé de faire son entrée dans la LNH dans un rôle d’entraîneur adjoint pour s’assurer, éventuellement, d’entamer sa carrière d’entraîneur-chef sur des bases solides.
Or, du 24 février 2021 au 9 février 2022, Dominique Ducharme a constamment pataugé dans des sables mouvants. Il n’a fait que cela. Au point d’en faire pitié.
Souvenez-vous de la saison dernière et du calendrier compressé qui ne lui permettait pas, ou très peu, d’entraîner son équipe. Les constantes jongleries que la direction devait faire pour se conformer au plafond salarial et qui empêchaient les entraîneurs de composer la meilleure formation disponible. La division canadienne et les mêmes adversaires qu’on affrontait à répétition. Les gradins vides. La COVID-19. Alouette.