Manifestations au pays : Mélanie Joly parle d’« ingérence étrangère »
Radio-Canada
La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, s'est dite « préoccupée » vendredi par l'« ingérence étrangère » qu'elle estime à l'œuvre dans le mouvement d'opposants aux mesures sanitaires qui paralyse depuis trois semaines le centre d'Ottawa.
Ma plus grande préoccupation en tant que ministre des Affaires étrangères est l'ingérence étrangère qui se produit dans le convoi que nous voyons au Canada en ce moment : cette campagne d'information, d'où vient-elle, son financement, d'où vient-il? s'est-elle demandée en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne.
Tout en observant que nombre de Canadiens protestent pacifiquement, elle souligne qu'il y a aussi au sein du convoi de camionneurs des éléments qui sont extrêmement préoccupants et qui ont conduit à des accusations criminelles, en particulier à la frontière entre les États-Unis et le Canada.
Interrogée pour savoir si l'ingérence à laquelle elle faisait référence était liée à l'ancien président américain Donald Trump, qui a exprimé son soutien aux manifestations, Mme Joly a répondu ne pas désigner quelqu'un en particulier.
Mais nous savons qu'il y a une ingérence étrangère et c'est pourquoi nous avons décidé d'aller de l'avant, a ajouté la cheffe de la diplomatie canadienne, expliquant que c'est ce qui a conduit le gouvernement à recourir cette semaine à la Loi sur les mesures d'urgence, pour la deuxième fois dans l'histoire du Canada en temps de paix.
Le 10 février dernier, des députés de tous les partis fédéraux ont exprimé leurs soupçons sur l’origine des fonds qui sont apportés au mouvement des camionneurs.
Dans la foulée, le Comité permanent de la sécurité publique de la Chambre des communes a décidé de prendre en main le dossier du financement du convoi de la liberté et de l’étudier.
Les responsables du site de financement participatif GoFundMe ont été convoqués par ce comité pour répondre aux questions des députés concernant la collecte de fonds ayant permis de financer la manifestation des camionneurs.
Le 4 février, la campagne de sociofinancement avait été retirée de la plateforme GoFundMe, qui avait indiqué avoir la preuve de la part des forces de l’ordre que la manifestation, auparavant pacifique, était devenue une occupation, avec des rapports de police faisant état de violence et d’autres activités illégales.