Manifestations à Ottawa : comment sortir de la crise, selon des élus de l’Estrie?
Radio-Canada
À l'instar des élus fédéraux, le député conservateur de Richmond-Arthabaska Alain Rayes a repris le chemin de la Chambre des communes lundi matin. Le retour au travail s'est fait dans le calme, selon lui, malgré les manifestations.
S'il affirme ne pas avoir vu de débordements et s'être senti en sécurité, il admet que la situation est tendue et nécessite une sortie de crise. Cependant, il estime que celle-ci ne pourra se faire que dans le dialogue et accuse le premier ministre Justin Trudeau de ne pas faire preuve d'écoute et de jeter de l'huile sur le feu.
Il est l'un des rares politiciens qui n'ont pas pris la parole, qui n'a pas donné son opinion, qui n'a pas tenté de calmer le jeu dès le début, déplore-t-il.
Il y avait des gens de tous les horizons, et ce n'est pas vrai que tous les gens à Ottawa étaient tous des complotistes, anti-vaccins, qu'on essaie tous de les mettre dans le même panier, ajoute le député. Il y a en a qui vivent des moments difficiles, qui ont perdu leur emploi. Ces gens sont aussi des gens qui ont le droit de s'exprimer.
« Comme certains experts l'ont dit, ce n'est pas dans la confrontation, mais plutôt dans le dialogue qu'on va réussir à apaiser les choses. La dernière chose dont on a besoin, c'est que cette situation dégénère. »
Le député conservateur admet que la fin de toutes les mesures sanitaires, exigée par plusieurs camionneurs, n'arrivera pas. Cependant, il se demande pourquoi il ne serait pas possible de faire preuve de souplesse avec la vaccination des camionneurs, comme il a été possible de le faire avec les professionnels de la santé.
Quand le gouvernement a tenté d'imposer la vaccination [aux professionnels de la santé], on s'est rendu compte que c'était impossible. Le gouvernement du Québec a mis en place des mesures compensatoires pour s'assurer de la sécurité et que le système puisse fonctionner. Ces gens-là, dans le système d'approvisionnement, sont essentiels, soutient-il.
De son côté, la députée libérale de Compton-Stanstead et ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, martèle que la manifestation consiste en un mouvement anti-vaccin et contre les mesures sanitaires. Si elle estime également qu'il est temps de sortir de cette crise, ce dénouement passe, selon elle, par l'acceptation du vaccin.
« On reconnaît le droit de manifester, de s'exprimer. Les gens l'ont fait haut et fort pendant deux jours. On a entendu le message, mais on n'est pas d'accord avec le message parce que pour s'en sortir, c'est la vaccination. »