Manifestation pour dénoncer la crise du logement qui pèse sur les locataires
Radio-Canada
Près d'une centaine de personnes ont manifesté à l'initiative du Comité logement Bas-Saint-Laurent et d'Action-Logement de l'Est, vendredi midi, devant les bureaux de Revenu Québec à Rimouski.
Parmi les manifestants se trouve André-Anne Paradis. Depuis trois mois, la Rimouskoise recherche activement un logement, en vain. La dernière fois que j’ai regardé un appartement qui aurait pu être intéressant, en une heure, il y avait 45 commentaires sous la publication, témoigne-t-elle.
Chloé Rancourt, qui a déménagé à Rimouski il y a un an, tient un discours semblable. La jeune femme cherche à quitter son appartement actuel, qu’elle juge insalubre, mais la course au logement exige de l’énergie. Sur Marketplace, il faut aller vérifier toutes les heures si quelque chose s’est libéré, raconte-t-elle.
Et pour cause, à Rimouski, le taux d’inoccupation des appartements et des maisons en rangée est passé de 0,9 % en 2020 à 0,2 % en 2021, soit le quatrième des taux les plus bas du Québec. Lorsque le marché est en situation d'équilibre, ce taux se situe à environ 3 %.
La situation à Rimouski est encore plus critique lorsqu’on se penche sur les appartements de deux chambres et plus, pour lesquels les taux d’inoccupation sont carrément à 0 %.
Cette situation fait en sorte que le prix des loyers a explosé, quitte à devenir inabordable. J’ai vu un 5 et demi à 1500 $ hier… Je n’ai pas les moyens de me payer ça, du tout!, dénonce André-Anne Paradis.
Dans le privé, on constate de fortes hausses de loyer de la part de certains propriétaires. L'intervenant communautaire du Comité logement Bas-Saint-Laurent, Alexandre Cadieux, estime que la situation économique difficile a aussi compliqué les relations entre locateurs et locataires.
Ce qui m'étonne, c'est la dureté des réponses des propriétaires lorsque des locataires tentent de négocier. Les menaces, l'intimidation, le harcèlement qui s'ensuivent… Les chiffres, on s'y attend, mais c'est surtout la dureté de la réponse qui m'a surpris cette année, mentionne M. Cadieux.
« On voit un nombre grandissant de ménages qui consacrent plus de 30 %, 50 % même parfois plus de 80 % de leur revenu aux dépenses de logement. »