Manger épicé réduit le risque de mortalité
Le Journal de Montréal
Une grande compilation de travaux (méta-analyse) rapporte que la consommation régulière de piments chilis est associée à une réduction du risque de mortalité prématurée, en particulier des suites de maladies cardiovasculaires.
Les piments chilis (Capsicum spp.) sont originaires d’Amérique du Sud, où ils étaient déjà cultivés à des fins culinaires il y a plus de 6000 ans(1). L’utilisation de ces piments forts s’est répandue à l’échelle du globe après la découverte de l’Amérique par les Européens au 15e siècle, en particulier en Inde et en Asie où ils sont rapidement devenus des ingrédients incontournables aux traditions culinaires de ces pays.
La particularité des piments chilis est évidemment leur goût piquant qui ajoute une dimension très intéressante aux plats cuisinés. Cette propriété est causée par la présence de capsaïcine, un alcaloïde qui interagit spécifiquement avec certains récepteurs (TRPV1) responsables du signal de douleur activé par des températures supérieures à 43 °C.
En se liant au récepteur TRPV1 présent au niveau de la bouche, la capsaïcine mime donc une sensation de chaleur ou de brûlure, ce qui fait croire au cerveau que la bouche est littéralement « en feu ». L’attrait pour de telles substances causant la douleur demeure mystérieux, mais on pense qu’il pourrait faire intervenir les molécules de plaisir (les endorphines et endocannabinoïdes) qui sont libérées pour atténuer les effets de la « brûlure » détectée par le cerveau.
Effets positifs sur la santé
Les nombreuses études qui se sont penchées sur les effets biochimiques et physiologiques de la capsaïcine suggèrent que cette molécule a plusieurs effets positifs sur la santé.
Tout d’abord, au point de vue physiologique, on a observé que la forte stimulation sensorielle associée aux piments chilis est rapidement relayée au cerveau et active le centre de la satiété. En conséquence, les personnes qui mangent des mets relevés sont généralement rassasiées plus rapidement et ingèrent donc moins de calories. Cet effet anorexigénique est supporté par des études montrant que la consommation régulière de piments forts est associée à une diminution du risque d’obésité(2).
La capsaïcine a également un impact positif sur certains processus biochimiques impliqués dans le développement des maladies chroniques, par exemple en améliorant la réponse à l’insuline (un important facteur de risque de diabète) et en diminuant l’oxydation de lipoprotéines de faible densité (LDL) (un facteur de risque de maladie cardiovasculaire).
Manger épicé semble donc avoir favorisé le bon fonctionnement du métabolisme et pourrait représenter une façon simple (et goûteuse !) d’améliorer la santé.