
Mali : les dirigeants ouest-africains sanctionnent le maintien de la junte au pouvoir
Radio-Canada
Les dirigeants ouest-africains réunis à Accra, la capitale du Ghana, ont décidé dimanche de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, une sanction visant la junte pour avoir pris le pays « en otage » en se maintenant au pouvoir sans élections pendant des années.
Le colonel Assimi Goïta, chef d'État et président par intérim du Mali, est arrivée au pouvoir en août 2020 à la suite d'un coup d'État conduit par des militaires.
Les membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), siégeant à huis clos dans la capitale ghanéenne, ont réagi vigoureusement au projet de l'État malien de vouloir repousser les élections à 2026. Celles-ci étaient initialement prévue pour le 27 février de cette année.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'OuestCEDEAO a décidé de fermer les frontières avec le Mali et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité, lit-on dans un communiqué.
Elle a aussi décidé d'annuler ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
Les pays membres vont rapatrier leurs ambassadeurs au Mali, théâtre de deux coups d'État militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise humanitaire.
Ces sanctions prennent effet immédiatement, ont-ils précisé. Elles ne seront levées progressivement que lorsque les autorités maliennes présenteront un calendrier acceptable et que des progrès satisfaisants seront observés dans sa mise en œuvre.
La proposition de la junte malienne d'organiser la présidentielle en décembre 2026 est totalement inacceptable, estime la Communauté économique des États de l'Afrique de l'OuestCEDEAO. Elle signifie simplement qu'un gouvernement militaire de transition illégitime prendra le peuple malien en otage au cours des cinq prochaines années.
Ces sanctions sont plus rigoureuses encore que celles adoptées après le premier coup d'État d'août 2020. En pleine pandémie, elles avaient été durement ressenties dans un pays enclavé parmi les plus pauvres du monde.