
Malgré les critiques Ottawa ne compte pas taxer plus les pétrolières ou les gazières
Radio-Canada
Ottawa n’a pas l’intention de taxer davantage les industries pétrolière et gazière et ce, malgré l’appel lancé par le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, alors qu’il dénonçait les profits « scandaleux » du secteur énergétique plus tôt cette semaine.
M. Guterres a invité les différents gouvernements du monde à taxer davantage ces secteurs afin de soutenir les personnes pauvres et vulnérables.
Questionné par CBC/Radio-Canada, le ministère des Finances du Canada a indiqué, vendredi, qu’il n’était pas prévu d’augmenter le taux d’imposition de ces industries, malgré le contexte inflationniste dont les effets se font particulièrement sentir à la pompe.
Le chef des Nations unies (ONU) a dénoncé la cupidité grotesque des secteurs pétrolier et gazier et les a sévèrement critiqués d’engranger des profits aux dépens des plus pauvres, en raison de la guerre en Ukraine.
M. Guterres a rappelé que les sociétés énergétiques mondiales ont réalisé des bénéfices de 100 milliards de dollars au premier trimestre 2022 et qu’il fallait taxer davantage ces profits. Les sommes permettrait d’aider les plus pauvres, qui vivent plus difficilement les conséquences de l’inflation élevée et les impacts des changements climatiques que les mieux nantis.
Celui-ci a joint sa voix à celle d’autres personnalités qui ont récemment accusé les compagnies de tirer profit de la pénurie mondiale et des problèmes d'approvisionnement pour réaliser des profits encore plus importants qu'avant la crise.
Ironie du sort, au lendemain de la sortie de M. Guterres contre les pétrolières – il n'a pas nommé d’entreprise – Suncor Energy déclarait un bénéfice trimestriel en très forte hausse par rapport à l’année dernière. La société a réalisé un profit de 3,99 milliards $ durant le deuxième trimestre de 2022 en regard de 868 millions en 2021, soit quatre fois et demie plus.
Lorsqu'on lui a demandé si Ottawa envisageait de hausser l'impôt sur les bénéfices, le ministère des Finances a plutôt évoqué d'autres mesures fiscales prises par le fédéral, notamment l'augmentation permanente du taux d'imposition des secteurs bancaire et financier de 1,5 % et la mise en place d'un impôt sur certains produits de luxe (jets privés et voitures de plus de 100 000 dollars)
Nous avons été et restons déterminés à faire en sorte que chacun paie sa juste part d'impôt, nous a-t-on fait savoir dans une déclaration transmise par courriel.