
Malgré la répression, la contestation persiste en Iran
Radio-Canada
Sit-in d'étudiants, grève d'ouvriers... Le mouvement de contestation s'est poursuivi lundi dans plusieurs régions d'Iran en dépit de la répression meurtrière des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, il y a près de quatre semaines.
Après les États-Unis et le Canada, le Royaume-Uni a annoncé lundi des sanctions contre des responsables iraniens et la police des moeurs, accusée d'être responsable de la mort de la jeune Kurde iranienne de 22 ans.
Jake Sullivan, principal conseiller diplomatique du président des États-Unis Joe Biden, a prévenu lundi sur Twitter que le monde est en train de regarder ce qui se passe en Iran.
Au cours du week-end, des manifestants innocents, dont une jeune fille, ont été abattus. Le président iranien a comparé les manifestants à des "mouches", a-t-il dénoncé.
Selon des images transmises lundi par l'ONGIran Human Rights (IHR), basée à Oslo, des sit-in ont été organisés par des étudiants de l'Université de Gilan, dans le nord du pays, et dans l'école pour filles de Mahabad, toujours dans le nord, où des écolières ont ôté leur voile en signe de protestation.
À Téhéran, une large foule était rassemblée lundi devant l'Université polytechnique pour dénoncer la pauvreté et la corruption en Iran, criant mort à la dictature.
L'Iran est secoué par des protestations depuis le 16 septembre, jour du décès de Mahsa Amini, morte trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, qui prévoit notamment le port du voile.
L'IHR a fait état d'au moins 95 morts dans la répression des manifestants depuis cette date. Selon un dernier bilan iranien, des dizaines de personnes ont péri ainsi que 18 membres des forces de sécurité.
Dimanche, des étudiants de l'Université Azad de Téhéran ont brandi leurs mains couvertes de peinture rouge pour dénoncer la répression dans le sang des manifestations, d'après une vidéo publiée sur Twitter et vérifiée par l'AFP.