Malgré la polémique en France, Le Robert défend l’ajout du pronom « iel »
Radio-Canada
Les éditions Le Robert ont défendu mercredi l'ajout à la version en ligne de leur prestigieux dictionnaire français du pronom « iel », permettant d'éviter une distinction de genre, après des critiques du ministre de l'Éducation français.
Ce dernier, Jean-Michel Blanquer, a apporté son soutien à François Jolivet, un député qui avait dénoncé l'entrée de ce mot, principalement utilisé par un public jeune, dans une lettre à l'Académie française, la gardienne officielle de la langue française.
Je soutiens évidemment la protestation de @FJolivet36 vis-à-vis du #PetitRobert. L'écriture inclusive n'est pas l'avenir de la langue française. Alors même que nos élèves sont justement en train de consolider leurs savoirs fondamentaux, ils ne sauraient avoir cela pour référence, a écrit sur Twitter M. Blanquer, mardi.
Dans un communiqué publié sur le site Internet du Robert, son directeur général, Charles Bimbenet, confirme l'ajout il y a quelques semaines du mot iel dans son édition en ligne et se défend de tout militantisme.
S'il reconnaît que l'usage de ce mot est encore relativement faible, il explique que depuis quelques mois, les documentalistes du Robert ont constaté qu'il était de plus en plus utilisé.
De surcroît, le sens du mot "iel" ne se comprend pas à sa seule lecture [...] et il nous est apparu utile de préciser son sens pour celles et ceux qui le croisent, qu'ils souhaitent l'employer ou au contraire... le rejeter, écrit-il.
Et de rappeler que la mission du Robert est d'observer l'évolution d'une langue française en mouvement, diverse, et d'en rendre compte. Définir les mots qui disent le monde, c'est aider à mieux le comprendre.
N'en déplaise à certains, Le Robert n'a pas été subitement atteint de "wokisme" aigu, un mot non transparent [pas encore défini] dont nous vous promettons bientôt la définition, a-t-il conclu.