Malgré la pandémie
TVA Nouvelles
Un bout de phrase s'impose quand on veut dresser un bilan du gouvernement Legault: «Malgré la pandémie.»
Il était au pouvoir depuis un an et 5 mois environ (formation du conseil des ministres: 18 octobre 2018) quand cet événement énorme, obsessionnel, planétaire, a surgi.
C'est sans compter qu'en 2018, son «électoralisme décomplexé» (expression du professeur Olivier Jacques) ne lui avait pas rendu la tâche facile : il avait promis mer et monde.
Des maternelles 4 ans, des maisons des aînés, l'abolition des commissions scolaires, la refonte des politiques d'immigration, un troisième lien entre Québec et Lévis, changement du mode de scrutin, etc.
Or, presque 4 ans plus tard, le Polimètre Legault, outil par lequel des chercheurs de l'Université Laval évaluent le taux de réalisation des promesses, estimait hier que quelque 77% des 251 engagements caquistes ont été réalisés (46%) ou en voie de l'être (31%); 6% serait «en suspens».
«Malgré la pandémie» ET malgré l'ampleur des promesses, c'est là un score respectable.
On peut comprendre que plusieurs de ses engagements en santé, compte tenu du choc donné à un système déjà exsangue, aient été abandonnés ou reformulés.
Plusieurs de ceux-ci, toutefois, étaient pratiquement inatteignables, pandémie ou pas; «90 minutes pour voir un médecin de famille», par exemple.
Parfois, pour la CAQ, la COVID a donc bon dos. Exemple : quand le gouvernement l'invoque pour justifier l'abandon d'une promesse comme la modification du mode de scrutin. Ce prétexte aurait été tout désigné pour liquider l'engagement pharaonique du «3e lien »!