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Mais pourquoi célébrer nos Patriotes?
TVA Nouvelles
En 2017 il y avait eu un débat à l'Assemblée nationale, à savoir si oui ou non le drapeau des Patriotes devrait flotter sur le parlement lors de la Journée nationale des Patriotes.
À mes yeux, même si le drapeau des Patriotes ne flotterait pas sur le parlement de Québec le lundi 20 mai 2024, cela ne m’empêcherait pas de me souvenir.
Je vais encore une fois me plonger dans un moment marquant de notre passé. C'est tout simplement un devoir de mémoire.
Force est de constater qu'il y a, semble-t-il, un malaise palpable avec notre Fête nationale des patriotes, instaurée le 22 novembre 2002 au Québec. Est-ce parce que l’effigie du drapeau est représentée par un patriote, pipe à la bouche, tenant fusil à la main ? Devrait-on pour autant jouer à l’autruche et se cacher la tête dans le sable en refusant d’avouer que nous avons su tenir tête à l'envahisseur anglais.
En fait, la rébellion des Patriotes de 1837-1838 est l'épisode le plus intense et le plus connu de l'opposition coloniale à l'Empire britannique en Amérique du Nord après la guerre d'indépendance américaine.
Et puis devrait-on refuser de regarder en face une page marquante et décisive de notre histoire parce que nos ancêtres ont pris les armes pour faire avancer leurs idéaux et que certains d’entre eux, et non les moindres, ont fini sous l’échafaud le 15 février 1839? Je veux bien sûr, ici, souligner la pendaison de cinq d'entre eux. J'ai nommé : le notaire Chevalier De Lorimier. Le militaire Charles Hinderland, l'huissier Pierre-Rémi Narbonne, le cultivateur Amable Daunais et l'instituteur François Nicholas. Des hommes qui se sont tenus debout face au régime anglais et qui ont, par la force des choses, permis à l'identité canadienne-française d'être encore vivace 184 ans plus tard au Québec et dans d'autres provinces du Canada.
Faudrait-il donc célébrer nos Patriotes en cachant le drapeau qui les représentent? Faudrait-il déformer notre Histoire en soulignant que nos Patriotes se sont plutôt battus avec des tirs-roches, en refusant de dire que le sang a été versé, ainsi donc, par la voie des armes ? Bien sûr, toutes les guerres sont à déplorer.
Mais à ce compte, ne faudrait-il pas effacer de nos livres d’histoire la Bataille des Plaines d’Abraham de 1759 ou encore la bataille de la Châteauguay de 1813, remportée de main maître par le lieutenant Charles-Michel de Salaberry avec une milice canadienne-française ?