Macron met en garde contre la «mort» de l'Europe
TVA Nouvelles
«Notre Europe est mortelle, elle peut mourir». Emmanuel Macron a dressé jeudi un portrait alarmiste à un mois et demi d'élections européennes compliquées pour son camp, en exhortant à un sursaut des Vingt-Sept pour bâtir une «Europe puissance» et une défense «crédible».
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«Cela dépend uniquement de nos choix mais ces choix sont à faire maintenant» car «à l'horizon de la prochaine décennie, (...) le risque est immense d'être fragilisé, voire relégué», a-t-il asséné devant 500 invités, dont les ambassadeurs des 26 autres États membres de l'UE, des étudiants, des chercheurs et le gouvernement au complet.
Le président français a évoqué dans un discours-fleuve une Europe «dans une situation d'encerclement» face aux grandes puissances régionales et a jugé que les valeurs de la «démocratie libérale» étaient «de plus en plus critiquées» et «contestées».
«Le risque, c'est que l'Europe connaisse le décrochage et cela, nous commençons déjà à le voir malgré tous nos efforts», a averti le chef de l'État, en plaidant pour une «Europe puissante», qui «se fait respecter», «assure sa sécurité» et reprend «son autonomie stratégique».
Dans un contexte géopolitique alourdi par la guerre en Ukraine, il a annoncé qu'il inviterait les Européens à se doter d'un «concept stratégique» de «défense européenne crédible», en évoquant la possibilité pour elle de se doter d'un bouclier antimissiles.
Il a aussi appelé l'Europe à renforcer son industrie de défense et plaidé pour un «emprunt européen», sujet tabou notamment en Allemagne, pour investir dans l'armement en appliquant le principe de «préférence européenne».