
Macron et Le Pen entament la dernière ligne droite de la campagne
Radio-Canada
Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont repartis en campagne jeudi sur le thème du « pouvoir d'achat », à trois jours du second tour de la présidentielle, avec le sentiment du devoir accompli lors de leur unique débat télévisé, jugé « de bonne tenue » par les deux camps.
Pendant que le président sortant promettait à Saint-Denis davantage de moyens pour les quartiers populaires, la candidate du Rassemblement national (RN) a mis en garde contre le saccage social qu'entraînerait, selon elle, sa réélection.
En déplacement à Roye, une ville de la Somme où elle a obtenu plus de 40 % des voix au premier tour, pour rencontrer des chauffeurs routiers touchés par la hausse des prix des carburants, Marine Le Pen s'est présentée comme la candidate de la France qui travaille.
J'ai toutes les chances de gagner, a assuré Marine Le Pen au lendemain du débat télévisé, même si 59 % des Français ont trouvé qu'Emmanuel Macron s'était montré le plus convaincant des deux candidats, selon un sondage Elabe pour BFM TV, et que les dernières enquêtes d'intention de vote accordent une dizaine de points d'avance au président sortant.
En réunion dans la soirée à Arras (Pas-de-Calais), Marine Le Pen a fustigé un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites. Un président ne devrait pas se comporter comme cela.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affronté mercredi soir avec une retenue à rebours de leur joute de 2017, qui n'a pas empêché des accrochages acides sur le pouvoir d'achat, l'islamisme et les enjeux diplomatiques du moment, tels le conflit ukrainien et l'avenir de l'UE.
Selon les chiffres diffusés par Médiamétrie, le débat a rassemblé 15,6 millions de personnes sur l'ensemble des canaux de diffusion, contre 16 millions lors du débat de 2017 qui avait tourné au désastre pour la candidate du RN.
Les échanges ont laissé sur leur faim de nombreux observateurs, à l'image du troisième homme du premier tour, Jean-Luc Mélenchon, qui s'est dit sur Twitter navré d'avoir été le témoin d'un tel gâchis, alors que les deux finalistes se disputent ses électeurs.
C'est d'ailleurs à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une ville qui a voté à 61 % en faveur du chef de file de la France insoumise, qu'Emmanuel Macron est arrivé jeudi. Il a une nouvelle fois choisi une terre plutôt hostile pour se mettre à portée d'engueulade des Français, comme il aime à le répéter.