Lviv, des tunnels vieux de 150 ans deviennent un abri antibombe
Radio-Canada
Après quelques jours d’accalmie la semaine dernière, les sirènes d’alarme au raid aérien résonnent à nouveau plusieurs fois par jour à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. Le bombardement d’une base militaire à 45 kilomètres de là est un rappel des dangers de la guerre. Les citoyens de Lviv prennent ces avertissements au sérieux et n’hésitent pas à courir vers les nombreux abris de la ville.
En plein centre-ville, par un après-midi ensoleillé, mais frisquet, des enfants aux manteaux d’hiver de toutes les couleurs s’amusent dans une aire de jeux. Les rires d’enfants égaient l’ambiance lourde à Lviv.
Ce parc dissimule cependant un vaste réseau de tunnels construits il y a près de 150 ans. À quelques mètres de l’aire de jeu, des affiches accrochées à des arbres indiquent les entrées de cet abri antibombe récemment déblayé et restauré par des citoyens.
Les marches de béton, usées par le poids des ans, mènent directement à une vieille et lourde porte de métal rouillée, puis dans les tunnels en vieille brique. L’abri datant de l’époque austro-hongroise, quand Lviv s’appelait Lemberg, est un vaste labyrinthe avec quelques sorties de secours et trappes d’air.
Après la restauration des tunnels par les bénévoles, la Ville a fait installer des bancs pour ceux qui viennent s'y réfugier.
Tout a été pensé. Quand les sirènes d’alarme de raid aérien commencent à retentir dans la ville, le courant électrique est établi. Quelques ampoules éclairent ainsi les tunnels. Il y a même des prises électriques si jamais les gens doivent y rester longtemps. On peut donc recharger certains appareils et garder le contact avec le monde extérieur.
J’étais surpris en arrivant à Lviv, dit un évacué de Kiev en passant dans le parc. On dirait qu’il y a plus d’abris qu’à Kiev. On peut vraiment y entrer?
Il se réjouit d’ailleurs d'avoir un sentiment de sécurité dans l’ouest de l’Ukraine et de savoir qu’il pourra courir rapidement aux abris, quel que soit l'endroit où il se trouve en ville.
C’est aussi sécuritaire que ça peut l’être dans un pays en guerre, j’imagine. Je me sens un peu coupable de vivre ça ici et de pouvoir me promener dehors pendant que mes amis ailleurs ne peuvent pas.