Lumières vives : le cinéma, une facette oubliée de la vie de René Lévesque
Radio-Canada
Beaucoup le connaissent comme un ardent défenseur de la souveraineté du Québec, comme un politicien chevronné ou comme un ancien journaliste, mais peu de gens savent que René Lévesque a aussi été critique de cinéma. Il était d'ailleurs assez doué, selon Jean-Pierre Sirois-Trahan, qui s'est penché sur le sujet dans un nouvel ouvrage.
Son livre Lumières vives, publié aux Éditions du Boréal, sera en vente dans les libraires du Québec à partir du 1er novembre. Le bouquin de 368 pages présente un Lévesque insoupçonné, selon M. Sirois-Trahan, qui est le directeur du programme de cinéma de l'Université Laval.
Il savait déjà que René Lévesque avait écrit quelques chroniques de cinéma, mais en faisant des recherches, il s'est aperçu que l'ancien premier ministre du Québec a tenu une chronique hebdomadaire pendant deux ans.
Lévesque a signé près de 90 critiques dans Le Clairon de Saint-Hyacinthe entre 1947 et 1949, qui se retrouvent dans Lumières vives.
Les gens en cinéma ne savaient pas vraiment que René Lévesque avait été un vrai critique de cinéma, pas juste un journaliste qui avait écrit sur des films, indique le professeur de cinéma. C'est une mise à jour d'un temps oublié de sa vie, et aussi de l'histoire de la critique au Québec. On se rend compte que c'est véritablement l'un des premiers critiques modernes du Québec.
Le livre plonge dans une période que M. Lévesque appelait son entre-deux-guerres, c'est-à-dire entre la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Par la suite, il deviendra beaucoup plus connu comme reporter et comme animateur télé, notamment à l'émission d'information Point de mire.
« C'est une partie de sa vie qu'on connaît très peu. »
C'est à cette époque que René Lévesque se marie et a son premier enfant, tout en travaillant à la radio de Radio-Canada, mais pour un service d'ondes courtes, pour les soldats canadiens qui sont un peu partout dans le monde, explique M. Sirois- Trahan. C'est donc dans un relatif anonymat qu'il va écrire ses chroniques, résume l'auteur.
Jean-Pierre Sirois-Trahan est impressionné par la qualité des chroniques de René Lévesque. Il décrit le brio de ses analyses et vante ses talents d'écriture et son franc-parler. On découvre que René Lévesque est un écrivain, pas seulement un journaliste qui a une belle plume, dit-il.