Luc Trudel a fait l’objet de plaintes pour harcèlement psychologique et atteinte à la dignité
Radio-Canada
Luc Trudel entretient depuis plusieurs semaines le mystère quant aux véritables raisons qui ont mené à son départ précipité du Séminaire Sainte-Marie, où il était directeur général, lors de l’année scolaire 2015-2016. L’enquête menée par Radio-Canada auprès de nombreuses personnes nous a permis de confirmer que le conseil d’administration de l’établissement s’est retrouvé dans l’obligation de lui retirer son mandat de la gestion des ressources humaines après avoir reçu des plaintes de la part de membres du personnel pour harcèlement psychologique.
Le candidat à la mairie prétend plutôt que c’est lui qui a été victime de harcèlement.
Les gens en avaient peur. C’était un tyran. On l’évitait… carrément. Les problèmes avec lui ont commencé avant même sa nomination comme directeur général, explique une enseignante qui comme plusieurs collègues a eu maille à partir avec lui.
Luc Trudel est décrit par tous ceux à qui nous avons parlé comme un homme au caractère bouillant. Quelques enseignants l’ont rapidement constaté lors de l’année scolaire 2014-2015, un an avant son arrivée à la tête de l’établissement. L’ex-député de Saint-Maurice n’hésitait pas à hausser le ton contre ceux qui téléphonaient à la maison ou sollicitaient une rencontre avec lui en raison du comportement de son fils qui fréquentait l’établissement scolaire.
L’été suivant, il a été nommé directeur général. Il est arrivé comme un parent frustré à la direction de l’école. Il nous a rencontrés individuellement. Il nous demandait de parler de nos collègues et clairement, il tentait d’obtenir de l’information sur quelques professeurs qu’il avait déjà dans la mire, explique une deuxième source du corps professoral.
Le Séminaire Sainte-Marie traversait à ce moment la pire crise de son existence. Les inscriptions étaient si peu nombreuses qu’on y comptait alors à peine plus d’une douzaine d’enseignants.
À peine un mois après le début de l’année scolaire, le syndicat des enseignants a dû intervenir en déposant le 19 octobre 2015 un grief concernant des allégations de harcèlement psychologique, d’intimidation et un abus de droit.