Loi C-18: Meta n’exclut pas de couper Facebook au Canada
TVA Nouvelles
Le géant Meta, propriétaire de Facebook, n’a pas exclu de couper partiellement l’accès à son populaire réseau social au Canada, advenant que la Loi C-18 visant à obliger les réseaux sociaux à dédommager les médias soit adoptée.
C’est à tout le moins ce qu’a laissé entendre la responsable des politiques publiques de Meta au Canada, Rachel Curran, lors d’une réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale à Ottawa, mardi.
«Nous sommes toujours en train d’évaluer cette loi. Nous ignorions sa portée avant qu’elle ne soit déposée récemment, mais je dois dire que nous avons plusieurs préoccupations», a d’abord évoqué Mme Curran devant les parlementaires canadiens.
Questionnée par la députée conservatrice Raquel Dancho à savoir si Meta pourrait faire planer au Canada la même menace qu’en Australie, quand l’entreprise était allée jusqu’à débrancher les pages de médias sur Facebook en raison de son litige avec le gouvernement, la responsable a reconnu qu’aucune option n’était exclue pour le moment.
«Nous allons évaluer les détails afin de déterminer quelle sera notre réponse», a clamé Mme Curran.
«Notre point de vue, c’est que lorsque des médias publient des liens vers le contenu de leur plateforme, ils reçoivent une valeur significative en le faisant, et nous ne contrôlons pas quand ou comment ou à quel degré ils publient des nouvelles sur notre plateforme», a-t-elle ajouté en affirmant que Meta est «engagé à trouver des solutions innovantes pour la pérennité de l’industrie médiatique au Canada.»
Une représentante de Twitter qui témoignait devant le même comité s’est demandé si le réseau social tout juste acheté par Elon Musk est concerné par la Loi C-18.
«Twitter, comme l’industrie médiatique, ne fait pas beaucoup d’argent avec les nouvelles. En fait, nous n’avons personne au Canada qui vend du contenu médiatique», a souligné Michele Austin, responsable des politiques publiques pour Twitter au Canada et aux États-Unis.
Tout comme le Canada avec son projet de loi C-18, l’Australie avait adopté sa propre législation l’an dernier pour forcer Facebook et d’autres compagnies comme Google à payer pour le contenu médiatique diffusé sur leurs plateformes. L’entreprise avait réagi en coupant l’accès aux pages Facebook des médias, mais aussi à des pages gouvernementales par erreur, suscitant de la colère dans le pays.