Loi 21 : au tour d’Halifax de voter sur l’appui à la contestation
Radio-Canada
La ville d’Halifax en Nouvelle-Écosse pourrait rejoindre le mouvement de contestation de la Loi sur la laïcité de l’État du gouvernement du Québec. Le conseil de ville doit se prononcer sur une motion visant à libérer des fonds pour la contestation de cette loi mardi.
Une dizaine de villes canadiennes ont déjà pris cet engagement et décidé d’investir des fonds publics pour contribuer à la lutte judiciaire contre cette loi, comme Vancouver, Toronto, Ottawa, et Calgary.
La motion a été déposée par le conseiller Tony Mancini. Il propose que la ville s’oppose officiellement à la Loi sur la laïcité de l’État en octroyant 50 000 $ aux opposants à cette loi, tels que le Conseil national des musulmans canadiens, l’Organisation sikhe mondiale du Canada et l’Association des libertés civiles du Canada.
Au Québec, cette loi a été votée en 2019 et interdit à certains employés de l’État, comme les enseignants, de porter des signes religieux au travail.
Les partisans de la loi sont d’avis que celle-ci assure une séparation entre l’État et la religion.
De leur côté, les opposants soutiennent que cette loi est discriminatoire et viole les libertés fondamentales prévues dans la Charte des droits et libertés, comme le soulignait l’ancien ministre de la Justice et procureur général du Canada, Irwin Cotler.
Le conseil de ville d’Halifax doit voter sur cette motion mardi, le résultat du vote pourrait être connu en soirée. La motion vise aussi à encourager d’autres villes canadiennes à emboîter le pas, comme l’avait fait le maire de Brampton en Ontario en envoyant une lettre en ce sens aux 100 plus grandes municipalités du pays.
Yvon Grenier, politologue à l’Université St. Francis Xavier, croit que plusieurs minorités ethniques dans les grandes villes canadiennes se sentent interpellées par cet enjeu.
Certaines villes comme Toronto et Brampton en Ontario ont déjà annoncé qu’elles investissent 100 000 $ à la poursuite judiciaire de cette loi.