Logements, infrastructures et transport régional : trop peu pour l’Est
Radio-Canada
Le budget d’Éric Girard, dont la mesure phare est une baisse d’impôt pour les deux premiers paliers d'imposition, n’aura pas créé un grand effet de surprise à travers la province. Cependant, des voix dans l’Est-du-Québec expriment de vives déceptions quant à l’absence de mesures plus ambitieuses pour faire face à la pénurie de logements.
La directrice au groupe de ressources techniques à Cité des Bâtisseurs, Doris Rochette, ne mâche pas ses mots pour décrire la déception qui l'habite suite au dépôt du budget du ministre des Finances du Québec, Éric Girard. Elle n'était d'ailleurs pas la seule à espérer voir le logement primer dans ce premier budget du nouveau mandat de la Coalition Avenir Québec.
Québec a annoncé qu’il compte allouer un milliard de dollars sur six ans au logement social. Sur cette somme, 650 millions de dollars sont destinés à la construction de 1500 nouveaux logements abordables, dont 500 unités en collaboration avec le secteur privé.
« C’est une grande déception face au budget. C’est un désengagement, carrément, de l’État envers les gens qui ont besoin d’un logement. »
Pour Doris Rochette, les 1500 nouveaux logements sont largement insuffisants pour faire une différence dans la crise actuelle. Elle rappelle que les associations de logement demandaient à Québec la création de 5000 unités de logement par année pour répondre aux besoins.
Une déception partagée par le directeur général du Groupe Ressource en logement collectif Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Ambroise Henry, qui se dit amèrement déçu et frustré de ce qui se trouve dans le budget pour le logement.
Et quand on va répartir régionalement ces unités-là, il va rester quoi pour la Gaspésie-Les Îles? Il va rester quoi, 10 unités pour un projet? C'est pas avec ça qu'on va combattre la crise du logement, s’inquiète Ambroise Henry.
Les associations qui travaillent sur les questions d'accessibilité du logement ne sont pas les seules à constater un important manque à gagner en la matière.
J’aurais aimé qu’on retrouve quelque chose de beaucoup plus consistant en lien avec le logement. (...) On a beau travailler à faire du développement économique, mais à l’heure actuelle on n’est pas capable de loger les gens se désole à son tour Francis St-Pierre, préfet de la MRC Rimouski-Neigette.