Lion Électrique plaide la patience dans le segment des camions électriques
Radio-Canada
Lion Électrique plaide la patience dans le segment des camions électriques, qui connaît un déclin au moment où l'entreprise accélère la cadence du côté des autobus.
Il y a actuellement 295 camions au carnet de commandes de Lion, soit six de moins que la dernière mise à jour de l'entreprise il y a deux mois. Son président et fondateur, Marc Bédard, admet que l'accélération de la cadence prend plus de temps qu'anticipé.
Il faut cependant laisser le temps à cette offre de prendre de la traction, plaide-t-il. Si vous vous rappelez notre travail avec les autobus scolaires, ça a pris cinq à six ans pour vraiment décoller, souligne-t-il dans une conférence avec les analystes financiers.
Il a pointé vers le lancement récent du modèle Lion5, le premier avec une batterie conçue par l'entreprise, et la commercialisation du modèle Lion8 d'ici la fin de l'année comme des développements encourageants. Ce que nous voyons maintenant est très excitant, juge M. Bédard. Nous sentons que le contexte joue finalement en notre faveur.
L'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, croit que les investisseurs vont se montrer plus prudents dans l'attente de signes confirmant la stratégie dans le segment du camion électrique. Nous sommes satisfaits de l'avancement du segment de l'autobus avec des livraisons surpassant les attentes. Par contre, comme le carnet de commandes est un important catalyseur pour l'action, nous croyons que les investisseurs attendront des preuves d'une augmentation des commandes de camions avant d'embarquer.
L'analyste Rupert Merer, de Financière Banque Nationale, constate que le prix moyen des véhicules vendus par Lion, à 248 000 $ US, est inférieur à ses prévisions de 310 000 $ US. Il attribue cet écart au fait que les livraisons sont plus tournées vers l'autobus et le marché canadien qu'il ne l'avait prévu. Le prix moyen devrait s'améliorer avec l'effet des subventions aux États-Unis et une meilleure répartition des ventes par catégorie.
L'accélération de la cadence dans le segment de l'autobus électrique a toutefois permis à Lion de dévoiler des résultats supérieurs aux prévisions des analystes financiers. Comme il l'a fait lors de l'inauguration de l'usine de batteries de Mirabel, à la mi-avril, M. Bédard a continué de faire miroiter une éventuelle rentabilité, sans donner un échéancier précis.
Nous accordons une grande attention à notre route vers la rentabilité. Les revenus par unité sont sains et le modèle de Lion fonctionne bien à grande échelle. À mesure que nous produirons et vendrons plus de véhicules, nous sommes convaincus que Lion générera des marges bénéficiaires attrayantes.
Le chef des finances, Nicolas Brunet, a réitéré que l'intention de l'entreprise était de réduire drastiquement les dépenses d'investissement en 2024, avec la fin des investissements prévus dans l'usine d'autobus scolaires de Joliet, en Illinois, aux États-Unis, et celle de batteries à Mirabel, dans la région des Laurentides.