
Libye : 300 mercenaires pro-Haftar partiront « à la demande de la France »
Radio-Canada
Le camp de l'homme fort de l'Est libyen Khalifa Haftar a annoncé jeudi qu'il allait faire rapatrier 300 « mercenaires et combattants étrangers » des zones sous son contrôle, « à la demande de la France », hôte vendredi d'une conférence sur la Libye.
Le commandement de l'Armée nationale libyenne [ANL, loyale au maréchal Haftar] a décidé de faire partir un premier groupe de 300 mercenaires et combattants étrangers, ont indiqué des représentants de l'ANLArmée nationale libyenne, loyale au maréchal Haftar dans un communiqué, ajoutant avoir pris cette décision à la demande de la France.
Le communiqué, dont l'AFP a obtenu une copie, émane des représentants du camp Haftar dans le Comité militaire mixte libyen (5+5), une structure regroupant cinq membres du gouvernement libyen sis à Tripoli et cinq membres représentant l'Est, et chargé de la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties en octobre 2020.
Lors de la guerre entre les pouvoirs rivaux dans l'Ouest et l'Est en 2019 et 2020, la Turquie avait soutenu le gouvernement basé à Tripoli tandis que le maréchal Haftar avait reçu l'appui des Émirats arabes unis, de la Russie et de l'Égypte.
Parmi les acteurs extérieurs figuraient aussi des mercenaires du groupe privé russe Wagner, soutiens du camp de l'Est, ainsi que des Tchadiens, des Soudanais, des Nigériens et des Syriens.
L'accord de cessez-le-feu d'octobre 2020 prévoyait le départ simultané des combattants étrangers dans un délai de 90 jours, mais aucun retrait significatif n'a été signalé depuis.
Dans le communiqué de jeudi, les militaires de l'Est ont affirmé que le départ de 300 mercenaires et combattants étrangers se ferait comme un geste unilatéral n'impliquant pas une mesure de réciprocité de la part du gouvernement de Tripoli.
Les représentants de l'ANLArmée nationale libyenne, loyale au maréchal Haftar ont en outre affirmé que le départ de ces combattants se fera en coordination avec leurs pays et avec la Mission d'appui de l'ONUOrganisation des Nations unies en Libye (MANUL). Les nationalités des combattants appelés à partir n'ont pas été précisées.
Cette annonce a été faite à la veille d'une conférence internationale sur la Libye que le président français Emmanuel Macron réunit à Paris pour donner une ultime impulsion aux élections prévues en décembre (présidentielle) et janvier (législatives), qui restent très incertaines sur fond de regain de tensions entre camps rivaux.