Liban : Aoun quitte le palais présidentiel, la crise politique s’aggrave
Radio-Canada
Le chef de l'État libanais, Michel Aoun, a quitté dimanche le palais présidentiel à la veille de l'expiration de son mandat sans successeur désigné, ce qui aggrave le blocage politique dans ce pays en plein effondrement économique.
Avant son départ, le président a signé un décret qui conteste au premier ministre démissionnaire le droit de diriger le pays, ce qui accentue la paralysie des institutions.
Michel Aoun a été acclamé par des milliers de partisans qui se sont massés aux abords du palais de Baabda, à l'est de Beyrouth, et l'ont escorté jusqu'à sa demeure privée dans une banlieue huppée de la capitale.
Ce matin, j'ai signé le décret considérant le gouvernement démissionnaire, a annoncé le président dans un discours devant ses fidèles qui brandissaient ses portraits et des drapeaux du Courant patriotique libre (CPL, allié au Hezbollah) dont il est le fondateur.
La décision du chef de l'État, un chrétien maronite en vertu du partage du pouvoir communautaire dans ce pays multiconfessionnel, aggrave l'impasse politique alors que le gouvernement doit diriger le pays en l'absence d'un chef d'État.
Le premier ministre Najib Mikati, un musulman sunnite, tente depuis des mois de former un nouveau gouvernement, mais sans y parvenir en raison de divergences avec le CPL.
M. Mikati avait démissionné à l'issue des législatives du printemps dernier et avait de nouveau été choisi par les députés pour former un gouvernement.
Selon les experts, la décision du président Aoun n'aura pas de véritable impact.
Ce qu'a fait Aoun est sans précédent depuis que le Liban a adopté sa Constitution, en 1926, a déclaré Wissam Laham, un constitutionnaliste.