LGBTQ+: Interligne forcé de raccrocher la nuit
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«Pendant que le gouvernement dort, Interligne sauve des vies.» C’est le slogan qu’a choisi l’organisme d’écoute et de soutien aux personnes membres de la communauté LGBTQ+, pour tirer la sonnette d’alarme. Faute de subventions et faute de moyens, Interligne a annoncé cette semaine la fermeture imminente de son service d’aide et de renseignements de nuit.
Cette ligne téléphonique assure habituellement un soutien psychologique nocturne aux personnes issues de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres en situation de détresse. Chaque année, environ 35000 personnes sollicitent le service d’écoute d’Interligne au Québec, dont un tiers la nuit.
L’annonce de cette fermeture de ligne intervient dans un contexte marqué par une hausse des appels à l’aide associés à des situations de détresse psychologique, de violence et particulièrement de nature suicidaire, selon l’organisme.
«Dès le 15 novembre, plus d’une dizaine de milliers de personnes LGBTQ+ se retrouveront sans ressources adaptées à des moments où un soutien psychologique et une intervention de crise pourraient être nécessaires», déplore Interligne.
Interligne dit avoir entrepris, à plusieurs reprises, des démarches auprès du gouvernement du Québec afin que ce dernier revoie à la hausse le budget qui lui est accordé. L’organisme a également tenté de faire valoir sa contribution en matière de santé mentale. Selon Interligne, le gouvernement n’aurait pas donné de réponse.
«Dans son Plan d’action interministériel en santé mentale, le gouvernement affirme et réitère son intention d’améliorer l’accessibilité des services pour les populations les plus vulnérables. L’inaction dont il fait preuve face à l’urgence de notre situation démontre le contraire», juge Pascal Vaillancourt, directeur général d’Interligne.
Pour Interligne, le sous-financement dont ce dernier fait l’objet serait en partie dû à une «erreur d’étiquetage». Le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) place l’organisme Interligne dans la catégorie Orientation et identité sexuelle, ce qui lui nuirait lors de l’attribution des subventions.