LGBTQ et communautés culturelles : « Rester isolés pour ne pas se mettre en danger »
Radio-Canada
Des personnes LGBTQ issues des communautés ethnoculturelles ont du mal à assumer leur identité sexuelle en public. La plupart veulent éviter les critiques de la part de membres de leur communauté et, dans certains cas, de leur propre famille.
Originaire d'Haïti, Georgelie Berry est lesbienne. Persécutée dans son pays en raison de son orientation sexuelle depuis ses 15 ans, elle est arrivée au Canada en 2019. Pendant plusieurs mois, elle a toutefois préféré rester isolée plutôt que de s'exposer.
Je n'ai même pas cherché la communauté haïtienne de Windsor. De par leur mentalité, je ne voulais pas être jugée, je ne voulais pas être mal perçue. On sait qu'on va nous montrer du doigt, explique la jeune femme.
« Même si, au Canada, on sait qu'on peut vivre sa sexualité, on est toujours prudents, parce qu'on sait qu'il y a des gens qui n'acceptent pas et qui ne comprennent pas. Ça nous pousse à rester loin, soit de la famille, soit des amis, soit des collègues. »
Quatre mois après son arrivée, elle a tout de même révélé son identité sexuelle à ses deux meilleures amies à Windsor. Elle a par la suite déménagé à Toronto.
Dans de nombreux pays, notamment Haïti, l’homosexualité n’est pas encore décriminalisée. Il en est de même au Burundi et au Rwanda, deux pays d'Afrique centrale.
De manière générale, les débats en public sur la sexualité sont tabous dans la plupart des cultures africaines. L'homosexualité l'est encore plus.
Et pourtant, explique Georgelie Berry, il y a de nombreux membres LGBTQ au sein des communautés immigrantes, notamment à Windsor.
Certaines personnes que j’ai eu la chance de côtoyer en ligne ou en présentiel, je pouvais dire qu’elles taisaient leur orientation sexuelle à cause de leur famille ou de leur communauté, affirme-t-elle.