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Levée de boucliers face à l’appétit grandissant pour l’exploration minière dans le sud-est du Québec
Radio-Canada
L’exploration minière connait un engouement exponentiel dans plusieurs régions du Québec, dont le sud-est, ce qui suscite de vives inquiétudes chez des organismes de protection de l’environnement et des municipalités. L’ajout de pouvoirs additionnels pour la protection du territoire est réclamé par les gouvernements de proximité.
Un titre minier ou claim donne à l’entreprise qui en fait l’acquisition le droit exclusif d’effectuer des travaux sur un territoire donné afin de chercher des substances minérales et éventuellement d’en faire l’exploitation.
Alors que le congrès Québec mines + Énergie à Québec s’ouvre lundi, des organismes et municipalités comptent accentuer la pression sur Québec pour obtenir plus de pouvoirs pour assurer la protection des milieux naturels.
Dans la MRC du Granit en Estrie, des titres miniers ont été achetés aux frontières du Parc national du Mont-Mégantic.
Les sentiers de randonnée du mont Morne à Saint-Sébastien, prisées par les amateurs de plein air, sont aussi maintenant inclus dans un territoire sujet à de l’exploration minière, au grand étonnement de la préfète de la MRC du Granit. C’est vous qui nous l’apprenez, on n’était pas informés et cela nous a surpris, a réagi Monique Phérivong Lenoir lorsque Radio-Canada l’a contactée.
Mme Phérivong Lenoir aurait souhaité être informée et connaitre les intentions des explorateurs. Les entreprises n’ont toutefois pas d’obligation de consultation avant d’acheter des droits exclusifs d’exploration du territoire. On ne veut pas semer un vent de panique [dans la population]. Là pour l’instant, il n’y a que des intentions [d’exploration]. C’est sûr que pour nous, la MRC, nous avons à cœur l’aménagement de notre territoire et la protection de notre environnement, précise-t-elle.
En Gaspésie, des titres sont actifs dans plusieurs milieux naturels d’intérêt, dont les réserves fauniques de Matane, des Chic-Chocs et de Port-Daniel.
Selon plusieurs membres de la coalition d’organismes, le contexte actuel pourrait mettre en péril les objectifs du gouvernement d’augmenter les superficies d’aires protégées au Québec. Une situation plus que problématique dans un contexte de crise de la biodiversité.
À partir du moment où il y a des claims miniers [titres miniers], on ne peut plus faire d’aires protégées, on ne peut plus protéger les milieux naturels, affirme le co-porte-parole de la Coalition pour le Québec ait meilleure mine, Ugo Lapointe. Mais on a un gros déficit dans le sud du Québec.