Letterboxd, un réseau social incontournable pour les cinéphiles
Radio-Canada
Si l’industrie des salles obscures a grandement pâti durant la pandémie, le confinement planétaire s'est lui montré très bénéfique pour le cinéma domestique. La communauté mondiale de cinéphiles a développé une proximité sans précédent grâce à un réseau social néo-zélandais, Letterboxd, devenu le forum de choix pour les adeptes du 7e art.
Parallèlement à la prolifération sans cesse croissante des services de vidéo en continu, qui offrent du contenu plus riche et varié que jamais, Letterboxd a vu sa popularité exploser au cours des deux dernières années, passant de 1,7 millions de membres en 2020, à 5 millions en 2021.
Le Canada se classe au quatrième rang mondial en ce qui concerne l’activité des utilisateurs et utilisatrices de Letterboxd, derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et le Brésil. Le nombre de membres au pays a augmenté de 60 % cette année, en comparaison à 2021, selon des chiffres fournis par l’entreprise.
Letterboxd trouve un écho particulier auprès des générations Z et Y, qui dominent la plateforme, précise le Fonds des médias du Canada (FMC) dans un document détaillant les tendances consommation.
En misant sur une stratégie basée sur une formule d'influenceurs, que l'on peut suivre en s'abonnant à leur compte, la plateforme a construit son propre écosystème de critiques amateurs guidés par l’authenticité, poursuit le FMC.
Lancé en 2011, Letterboxd est né du désir de deux entrepreneurs web d’Auckland, la métropole de la Nouvelle-Zélande, de créer un Goodreads pour le cinéma. Matthew Buchanan et Karl von Randow ont voulu reproduire l’environnement convivial, ouvert à tous et à toutes, qui caractérise le fameux site de notation et de critiques de livres.
Nous voulions façonner une expérience qui réunit un peu de Twitter, un peu de Tumblr et un soupçon d’IMDb [pour] créer un espace où les gens se sentiraient à l’aise de partager leur expérience des films, indique Matthew Buchanan dans le communiqué du FMC.
Il y a une petite communauté québécoise assez serrée sur LB, affirme Maude Trottier, co-éditrice de la revue de cinéma en ligne Hors champ, et l’une des nombreuses critiques professionnelles dans la province à utiliser fréquemment la plateforme.
Il y a une intimité propre à LB, je ne sais pas trop comment ils ont fait pour réussir ça, mais ça fonctionne vraiment. Les gens se sentent autorisés à donner leur appréciation de façon très libre, ajoute-t-elle.