Les victoires du printemps érable sont là pour de bon
TVA Nouvelles
Il y a 10 ans, quelques groupes étudiants lançaient le bal d’une grève qui ferait boule de neige au point de s’étendre sur tout un printemps et de faire tomber un gouvernement. Le Journal a recueilli le témoignage de plusieurs figures marquantes de ce mouvement historique. Aujourd’hui, nous nous penchons sur l’héritage et les héritiers de 2012.
Les carrés rouges ont non seulement réussi à faire annuler la hausse des frais de scolarité, mais leur vision de l’université a fait son chemin jusque dans les hautes sphères du pouvoir.
« On est tous dans cette mouvance, dit Pierre Cossette, recteur de l’Université de Sherbrooke. Il n’y a personne à ma connaissance qui a d’appétit pour rouvrir ce débat-là », constate-t-il.
Dès 2011, Québec veut hausser les frais de scolarité à l’université. Des associations étudiantes déclenchent une grève en février 2012 dans le but de stopper la hausse, multipliant les manifestations et arborant le carré rouge comme symbole.
La crise aura raison du gouvernement Charest. La hausse des droits de scolarité sera annulée puis remplacée par une indexation.
« Depuis, aucun gouvernement n’a osé remettre ça en cause de peur que ça lui pète dans la face », dit Yves Gingras, enseignant en histoire à l’UQAM.
Avant, le spectre d’une hausse revenait de façon « cyclique », rappelle Jonathan Desroches, président de l’Union étudiante du Québec. Sans 2012, les associations seraient peut-être encore en train de se battre pour la même cause, alors qu’elles peuvent maintenant en défendre d’autres, comme la santé mentale des étudiants.
Les intervenants interrogés sont unanimes : la plupart des étudiants d’aujourd’hui sont gagnants quand on compare leur situation à ce qu’elle aurait été si la hausse de 2012 avait eu lieu.