Les trois travaux des « Trois Amigos »
Radio-Canada
Ce sera « le sommet du retour de l’amitié », estime l’ex-ambassadeur canadien à Washington Raymond Chrétien, « ce qui sera bon pour la cohésion des trois pays ».
Après un hiatus forcé de cinq ans sous la présidence de Donald Trump, les « Trois Amigos » du Canada, des États-Unis et du Mexique auront du pain sur la planche.
Relance économique postpandémie, lutte contre les changements climatiques, protectionnisme américain et hausse du coût de la vie : la première rencontre officielle de Justin Trudeau en compagnie de Joe Biden et d'Andres Manuel Lopez Obrador sera chargée, et les écueils potentiels sont nombreux.
Dans son plan de relance verte, Joe Biden veut inciter les Américains à acheter des voitures électriques en leur offrant un rabais allant jusqu’à 12 500 $, mais qui s’appliquerait seulement aux véhicules construits aux États-Unis.
Une mesure qui déplaît au Canada et au Mexique, parce qu’elle risque de nuire à leurs secteurs de l’automobile respectifs, qui tentent aussi de faire la transition vers des véhicules électriques. L’Association canadienne des fabricants de pièces automobiles craint notamment un exode de la production vers les États-Unis.
Le Québec s’inquiète aussi de ce rabais qui renforce la philosophie Buy American, parce qu’il pourrait nuire à son projet de devenir la batterie verte de l’Amérique du Nord, comme se plaît à le dire le premier ministre François Legault.
La carte de négociation de Justin Trudeau : les États-Unis veulent avoir accès aux minéraux critiques essentiels pour fabriquer les batteries des véhicules électriques. Le Canada en a beaucoup à offrir, comme le nickel par exemple, qui sert aussi pour les panneaux solaires et les éoliennes que veut construire l’administration Biden, indique Frédérick Gagnon, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand.
L’accès à ces minéraux rares au Canada permettrait aux Américains de s’affranchir de la Chine, qui est pour le moment son principal fournisseur.
Le programme de 1000 milliards de dollars doit servir à remettre les infrastructures américaines à niveau, en construisant et en rénovant notamment des ponts, des routes, des aqueducs et des centres communautaires.