
Les sans-abris de Toronto deux fois plus susceptibles de contracter la COVID-19
Radio-Canada
Les personnes en situation d’itinérance à Toronto étaient deux fois plus susceptibles d'avoir un résultat de test positif à la COVID-19 pendant la première vague de la pandémie, selon une nouvelle étude de Unity Health Toronto. Le constat n'est pas une surprise pour plusieurs intervenants du milieu.
La nouvelle étude a analysé les données de plus de 2000 patients qui se sont rendus au centre de dépistage de l’Hôpital St Michael’s au centre-ville de Toronto pendant les mois de mars et avril 2020.
Nos recherches ont démontré que même après que nous ayons ajusté les données pour tenir compte des différences d’âge, de sexe et de comorbidités, la positivité chez les sans-abris était toujours plus élevée, explique l'auteure principale de l’étude, la Dre Tara Kiran.
« Cette étude se voulait une façon de quantifier ce que je voyais sur le terrain dans le centre de dépistage de St-Michael’s. Je voulais que les gens sachent que les personnes en situation d’itinérance sont plus à risque de contracter le virus. »
Les données ont également démontré qu’environ 10 % des personnes qui se sont présentées pour un test de dépistage pendant cette période étaient en situation d’itinérance.
C’est une proportion bien plus élevée que celle de la population sans domicile fixe à Toronto, dit-elle.
L’étude indique qu’il y a environ 8700 sans-abris dans la ville sur une population totale de 3 millions. Ce chiffre représente donc moins d’un pour cent.
Selon la chercheuse, les résultats de l’étude démontrent qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour rendre les refuges sécuritaires pour les personnes sans domicile fixe.
Les refuges ne sont pas une solution permanente et ne satisfont pas les besoins des personnes qui les fréquentent, dit-elle. La pandémie a certainement révélé qu’il faut faire face au cœur du problème : une plus grande capacité pour le logement abordable.