Les restes d’un ancien zoo découverts sur le Plateau Mont-Royal
Radio-Canada
Des fouilles archéologiques menées dans le Plateau-Mont-Royal ont récemment permis de retrouver une fontaine qui aurait été située à l'entrée d'un ancien zoo et d'un ancien jardin botanique où les Montréalais pouvaient admirer au XIXe siècle des hippopotames, une baleine vivant dans une citerne et des numéros d'acrobates.
Jonathan Choronzey, un archéologue de la firme Ethnoscop, dit que la fontaine a été découverte pendant des travaux routiers sur l'avenue des Pins.
« Je ne sais pas si une attraction touristique d'aujourd'hui pourrait s'y comparer, souligne-t-il. Tout le monde y venait, Anglais comme Français, riches et pauvres. Tous venaient admirer les animaux exotiques et les spectacles. »
La fontaine était un élément de l'un des premiers jardins botaniques de Montréal, fondé par Joseph-Édouard Guilbault au XIXe siècle.
M. Choronzey raconte que ce Joseph-Édouard Guilbault était un horticulteur qui a déplacé son jardin plusieurs fois avant de l'installer vers 1860 près de ce qui est aujourd'hui l'avenue des Pins. À l'époque, ce secteur était essentiellement rural, ce qui lui a permis d'étendre la superficie du jardin pour y inclure un zoo et accueillir des cirques ambulants.
Justin Bur, administrateur de la Société d'histoire du Plateau-Mont-Royal, mentionne que M. Guilbault avait commencé en vendant des plantes exotiques aux riches, mais avait diversifié ses activités vers d'autres formes de divertissement.
Une affiche datant de 1862 annonce la venue du cirque Hippozoonomadon mettant en vedette les plus gros éléphants au monde, un hippopotame, des chevaux et des… comédiens.
En 1864, un journaliste du Montreal Herald avait écrit un article enthousiaste sur un équilibriste nommé Farini dont le numéro était si audacieux que de nombreux spectateurs qui l'observaient silencieusement étaient stupéfaits de sa témérité.
Les journaux racontaient aussi que M. Guilbault avait engagé un chasseur pour capturer une baleine blanche, sans doute un béluga. Il avait prévu de transporter la bête par train dans une citerne.