Les Remparts mettront-ils fin à leur disette?
Radio-Canada
Il s’en est écoulé du temps, depuis que les Remparts ont soulevé la Coupe du Président pour la dernière fois! Quarante-sept ans, exactement. La franchise a eu le temps de mourir et de renaître, le trophée d’être renommé et les principaux acteurs de changer. Mais pour le capitaine des Remparts de 1976, Jean Gagnon, cette conquête demeure encore bien fraîche à sa mémoire.
Individuellement, les nouveaux monarques du hockey junior québécois sont des athlètes moyens. Tous ensemble, ils sont devenus extraordinaires, écrivait le journaliste du Soleil Alain Bouchard, au lendemain de la victoire des Remparts, le 4 mai 1976.
Contrairement aux actuels Remparts, qui amorcent leur finale contre les Mooseheads d’Halifax au Centre Vidéotron vendredi, la formation de 1976 était loin de partir favorite dans le duel qui l’opposait aux Castors de Sherbrooke.
Champions de la saison régulière avec 111 points en 72 parties, ces derniers avaient eu le dessus toute la saison sur les Diables rouges (86 points), alors dirigés par le fougueux Ron Racette.
L'entraîneur avait procédé à un remaniement d’alignement presque complet en début de saison, échangeant notamment le pivot offensif de l’équipe, le centre Gaétan Boucher. Quant à ses nouvelles acquisitions, elles étaient davantage reconnues pour leur robustesse que pour leur finesse sur la glace.
[Ron Racette] avait échangé des gros noms, mais il était allé chercher beaucoup de toughness qu’on n’avait pas. Et à partir du moment où les échanges ont pris fin, ç’a pris peut-être quelques semaines avant que tout le monde se regroupe ensemble et on a eu une fin de saison extraordinaire, se rappelle Jean Gagnon.
Cette progression, l’ancien capitaine l’attribue à la cohésion qui s’est rapidement installée au sein de l’équipe – où l’on retrouvait aussi les Denis Turcotte, Pierre Lacroix et Mario Marois – pour culminer en finale de la Coupe du Président. Au terme d’une série où tous les coups étaient permis, les Remparts allaient finalement défaire la talentueuse formation de l’entraîneur Ghislain Delage en six matchs.
[La première chose qui me vient en tête], c’est l’esprit d’équipe qu’on avait. On avait une équipe avec beaucoup beaucoup de caractère. Pas vraiment avantagée au niveau talent, mais un caractère incroyable. Avec une bonne gang de gars. On se tenait vraiment fort, cette année-là. Ç’a donné ce que ç’a donné. On n’était pas favoris, mais on avait tellement de caractère. Et avec le gars qui était derrière le banc, M. Racette, on ne pouvait pas ne pas en avoir, laisse entendre Jean Gagnon, sourire en coin.
Le hockey d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celui qui se jouait à la fin des années 1970, où les équipes misant sur la robustesse faisaient la loi. Malgré sa petite taille, Jean Gagnon était de ceux qui n’hésitaient pas à en découdre avec l’adversaire.