
Les refuges pour femmes devraient-ils accueillir les femmes transgenres?
Radio-Canada
À Vancouver, les femmes transgenres sont accueillies dans plusieurs refuges pour femmes, sans distinction, mais certains refuges en font tout de même un objet de discrimination en toute légalité, ce qui provoque des situations d’exclusion.
Jacquelaine, une femme transgenre autochtone, a subi il y a quelques années des violences dans des centres pour femmes à Vancouver, de la part d’autres bénéficiaires, qu’elle préfère ne pas nommer.
À l'époque, Jacquelaine affichait ouvertement sa transidentité, même si elle n’avait pas encore eu son opération de confirmation de genre.
Elle était victime de violences, car elle était perçue comme un homme par les bénéficiaires des refuges, alors qu’elle se considérait comme une femme transgenre.
Aujourd'hui encore, Jacquelaine reste marquée psychologiquement.
Marion Roig, responsable des services sanitaires et sociaux de l’organisme communautaire francophone La Boussole, raconte que Jacquelaine assume sa transidentité, mais qu'elle reste marquée par de nombreux traumatismes. Lorsqu’elle passe près des centres où elle a subi des violences, par exemple, elle adopte une position de défense.
Sandra Laframboise, une femme transgenre et bispirituelle qui milite pour la justice sociale depuis des années à Vancouver, fulmine contre les centres pour femmes qui refusent d’accueillir les femmes transgenres.
Moi, je dis que, si vous voulez avoir des fonds publics, il faut respecter les lois publiques, dit la Vancouvéroise en faisant référence à la Loi canadienne sur les droits de la personne.
C'est ainsi qu'en 2019, le Vancouver Rape Relief, le plus vieux centre de crise contre le viol au pays, s'est retrouvé sous le feu des critiques et le reste encore aujourd'hui, selon des membres de la communauté LGBTQ+.