
Les rebelles tigréens rejettent l’éventualité d’un « bain de sang » Addis-Abeba
Radio-Canada
Les rebelles tigréens ont balayé les craintes d'un « bain de sang » à Addis Abeba s'ils devaient entrer dans la capitale éthiopienne pour renverser le gouvernement d'Abiy Ahmed, estimant que la population ne leur est pas « farouchement opposée ».
Plusieurs pays ont appelé ces derniers jours leurs ressortissants à quitter l'Éthiopie et le gouvernement américain a ordonné samedi le départ de son personnel non essentiel, alors que le conflit qui oppose depuis un an rebelles et forces gouvernementales dans le nord du pays connaît une escalade.
Après avoir revendiqué le week-end dernier la prise de deux villes stratégiques à 400 kilomètres de la capitale, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), et ses alliés de l'Armée de libération oromo (OLA), n'ont pas exclu de marcher sur Addis Abeba.
Le gouvernement a démenti toute avancée rebelle majeure et toute menace sur la capitale. Il a toutefois déclaré l'état d'urgence mardi, et les autorités d'Addis Abeba ont demandé aux habitants de s'organiser pour défendre la ville.
Dimanche, des dizaines de milliers d'habitants se sont réunis sur la célèbre place Meskel et juré la perte des rebelles tigréens.
Mais pour le porte-parole du TPLFFront de libération du peuple du Tigré Getachew Reda, dire que la population d'Addis nous est farouchement opposée est totalement exagéré, a-t-il déclaré dans une interview à l'AFP.
Addis est un melting pot. Des gens avec toutes sortes d'intérêts y vivent, a-t-il affirmé.
Dire qu'Addis se transformera en bain de sang si nous entrons est absolument ridicule. Je ne pense pas que cette hypothèse [...] soit crédible, a-t-il affirmé.
Il a souligné que prendre la capitale n'est pas un objectif: Nous ne sommes pas particulièrement intéressés par Addis Abeba, nous voulons nous assurer qu'Abiy ne représente plus une menace pour notre peuple.