Les récentes pluies ne dissipent pas les craintes de sécheresse dans les Prairies
Radio-Canada
Après la chaleur et le temps sec record de l'an dernier, le ciel a ouvert ses vannes ce printemps et en ce début d'été en Alberta et en Saskatchewan, au grand bonheur des agriculteurs. Ces précipitations risquent cependant de ne pas suffire à mettre fin aux conditions persistantes de sécheresse dans la région.
Le mois de juin a été particulièrement pluvieux en Alberta. Edmonton, par exemple, a reçu presque deux fois plus de précipitations en juin que d’habitude, et Calgary a dû déclarer l’état d’urgence local face notamment aux risques de débordement de la rivière Bow.
La Saskatchewan a, elle aussi, été bien arrosée en juin. Des tempêtes intenses, accompagnées de pluies torrentielles, y ont transformé des stationnements en piscines à ciel ouvert.
Les pluies, qui sont venues s'ajouter aux accumulations de neige qui ont été plus importantes que l'hiver dernier, ont soulagé de nombreuses régions paralysées par la sécheresse.
Sont-elles pour autant suffisantes pour dissiper les craintes de revivre le même scénario de sécheresse de l'été dernier? Celle-ci a été, par ailleurs, selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, la pire en 70 ans du point de vue de l'étendue et de la gravité.
Pour Trevor Hadwen, spécialiste de l'agroclimat à Agriculture et Agroalimentaire Canada, la situation s’est beaucoup améliorée. Nous constatons une certaine amélioration en matière de sévérité de la sécheresse dans toute l'Alberta, dit-il, ajoutant que des progrès ont également été constatés dans l'ouest de la Saskatchewan.
Cela n’est cependant pas suffisant pour compenser, par exemple, la perte d'humidité. Ce n'est pas parce que les conditions se sont améliorées que tous les impacts de la sécheresse de l'année dernière sont résolus, prévient-il, en faisant remarquer que la région centrale autour de Rosetown, Kindersley et Leader, en Saskatchewan, est encore assez sèche.
Outre la question de la perte de l’humidité, il note également que la production de tous les pâturages de la région est sous les niveaux normaux, et qu’il y a aussi des problèmes de pénurie de foin et d'autres aliments destinés au bétail.
Continuer à craindre une possible nouvelle sécheresse, alors que des pluies torrentielles ont arrosé la région, peut paraître exagéré, mais pas pour Trevor Hadwen. Selon lui, plusieurs facteurs sont à considérer.