Les provinces invitées à présenter leurs projets d’infrastructures plus rapidement
Radio-Canada
Plus de 13 milliards de dollars de financement fédéral pour les infrastructures attendent de trouver preneur. Ottawa veut forcer les provinces à accélérer le pas si elles veulent profiter de l'enveloppe promise pour les projets d'infrastructures.
Le fédéral considère que trop d'argent reste encore sur la table dans le cadre de son « Programme d'infrastructure Investir dans le Canada ». Les provinces auront deux ans de moins pour s'entendre avec le fédéral sur les projets prioritaires qui profiteront du financement du programme, annonce-t-on dans le budget 2022, présenté jeudi.
L'échéance passe ainsi du 31 mars 2025 au 31 mars 2023, sauf pour les territoires qui conservent le même échéancier.
Le programme, lancé en 2016, a prévu une enveloppe de 33,5 milliards de dollars pour soutenir des projets d'infrastructure sur une période de 11 ans. Des dépenses de 20 milliards ont été approuvées pour 4500 projets, dont le prolongement de la ligne bleue du métro à Montréal.
Dans certaines provinces, une partie importante du financement prévu reste sur la table, a expliqué un haut fonctionnaire. Je pense qu'on arrive à un moment où il faut qu'on décide. Il faut proposer des choses.
Si les provinces ne profitent pas de l'enveloppe qui leur est accordée, l'argent sera affecté à d'autres priorités, prévient le gouvernement dans son budget. On voit que le fédéral veut mettre la pression sur les provinces pour accélérer les travaux, estime Geneviève Tellier, professeure en finances publiques de l'Université d'Ottawa. Ça démontre aussi que les différents paliers de gouvernement peuvent avoir de la difficulté à s'entendre sur les projets prioritaires.
Au Québec, l'équivalent de 44 % de l'enveloppe budgétaire de 3,3 milliards de dollars avait été approuvé en date du 2 février.
Les démarches sont moins avancées en Ontario et en Colombie-Britannique, où les approbations obtenues représentent respectivement seulement 10 % et 34 % du budget. En Alberta et au Manitoba, cette proportion est de 2 % et 1 %, respectivement.
Si le fédéral resserre les échéanciers pour l'approbation des projets, il jette plus de lest pour leur construction. L'échéance de construction passe d'octobre 2027 à octobre 2033. Cette prolongation vise à prendre en compte les retards pris en raison de la pandémie.