Les professionnels de la santé qui ont vu Lionel Desmond ne se parlaient pas
Radio-Canada
Le manque de collaboration entre les professionnels de la santé était un « thème accablant » dans le cas tragique d'un ancien soldat de la Nouvelle-Écosse qui a tué trois membres de sa famille avant de s'enlever la vie en 2017, selon ce qui a été dit à une enquête provinciale, jeudi.
Le Dr Peter Jaffe, un psychologue de l'Université Western à London, en Ontario, a déclaré à l'enquête qu'il y avait des preuves montrant que les psychiatres, les psychologues, les travailleurs sociaux et d'autres avaient failli dans leur communication des informations critiques sur le déclin constant de la santé mentale de Lionel Desmond après sa libération de l'armée en juin 2015.
Lionel Desmond, alors âgé de 33 ans, a acheté une carabine semi-automatique SKSSamozariadni Karabin sistemy Simonova 7.62 de l'ère soviétique le 3 janvier 2017 et a tué par balle sa mère Brenda, 52 ans, son épouse Shanna, 31 ans, et leur fille de 10 ans, Aaliyah, à l'intérieur de la maison familiale à Upper Big Tracadie, en Nouvelle-Écosse.
Tout au long du dossier, je vois un thème que nous observons dans nos cas d'examen des décès en Ontario, qui est un manque de collaboration. Des personnes travaillant en silos, ne partageant pas d'informations, ne se réunissant pas, a déclaré M. Jaffe, cofondateur du Centre de recherche et d'éducation sur la violence à l'égard des femmes et des enfants.
L'absence de collaboration est un thème qui a refait surface à plusieurs reprises au cours de l'enquête, qui a amorcé ses audiences en janvier 2020 et a entendu 49 jours de témoignages. Les travaux devraient s'achever avant la fin de cette année.
Mercredi, M. Jaffe a affirmé que le vétéran de la guerre en Afghanistan avait été en contact avec 40 professionnels de la santé mentale depuis le moment où il a reçu un diagnostic de trouble de stress post-traumatique et de dépression majeure alors qu'il servait toujours dans l'armée en 2011 jusqu'à ses derniers jours en 2017.
Le psychologue a rappelé que Lionel Desmond et son épouse Shanna cherchaient désespérément de l'aide auprès des établissements de santé locaux de l'est de la Nouvelle-Écosse à l'automne 2016 lorsqu'un psychiatre de l'hôpital régional St. Martha d'Antigonish a décidé de le prendre comme patient.
Bien que le Dr Ian Slayter se soit rapidement rendu compte que Lionel Desmond avait un besoin urgent d'aide, il n'a pas pu obtenir les dossiers médicaux fédéraux dont il avait besoin pour une évaluation appropriée.
Toutes les informations étaient potentiellement là, mais ne lui étaient pas disponibles pour un certain nombre de raisons, qui font l'objet de cette enquête sur les décès, a déclaré M. Jaffe jeudi.