Les produits biologiques sont menacés par une réforme fédérale, selon Québec
Radio-Canada
Le gouvernement du Québec s'inquiète d'un projet de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), passé inaperçu, qui mettrait en péril la certification biologique des produits.
Dans une lettre obtenue par Radio-Canada, la province demande au fédéral de reconsidérer son changement de règlement. Cette réforme vise à exempter l'industrie des semences de l'obligation de déclarer et de faire évaluer certaines plantes génétiquement modifiées.
Cela viendrait nuire grandement à l'application des normes biologiques, écrit le sous-ministre du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) dans sa lettre adressée à la présidente de l'agence fédérale, qui relève de Santé Canada.
« Il importe que l’intégrité des produits biologiques ne soit pas mise en doute par les marchés à la suite d’une modification réglementaire qui affecterait ce secteur hautement concurrentiel et en progression, particulièrement au Québec. »
Plus de 11 000 produits biologiques sont commercialisés au Québec, et les superficies de terres agricoles biologiques ont doublé entre 2015 et 2020.
Les variétés de végétaux issues du génie génétique sont interdites en production biologique. Même l'alimentation des animaux doit être sans organisme génétiquement modifié (OGM) pour que le porc, le poulet, etc, soient certifiés bios.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments explique par courriel que sa réforme vise à clarifier les exigences actuelles du Règlement sur les semences.
« L'ACIA clarifie ses directives afin que les phytogénéticiens puissent naviguer en toute confiance dans le système de réglementation, tout en maintenant les normes de sécurité élevées. »
Jusqu'à présent, lorsqu'une compagnie veut mettre un OGM sur le marché, il est évalué par l'ACIA, ça lui prend une autorisation et la liste des produits autorisés est disponible pour les agriculteurs.