
Les policiers de Toronto plus enclins à utiliser la force contre les personnes racisées
Radio-Canada
L’usage de la force par les policiers de Toronto touche disproportionnellement les personnes racisées, selon une analyse de données publiée par le Service de police de Toronto.
Pour cette raison, le chef du Service de police de Toronto, James Ramer, a présenté ses excuses lors d'une conférence de presse, mercredi avant-midi.
En tant qu'organisation, nous n'en avons pas fait assez pour s'assurer que chaque personne dans notre ville reçoive un traitement juste et impartial de la part des policiers. Pour cela, en tant que chef de police et au nom du service [de police], je suis désolé et je m'excuse sans réserve, a déclaré le chef de la police de Toronto. Nous devons nous améliorer et nous allons faire mieux.
Le service de police a révélé, mercredi, l’analyse des données colligées par les rapports d’utilisation de la force. L’ensemble des services policiers de la province doivent remplir ces rapports chaque fois qu’un agent dégaine son arme de service ou utilise la force physique lors d'une interaction avec un membre du public. Ces données doivent être recueillies depuis janvier 2020.
La publication de ces données causera de la douleur à de nombreuses personnes. Nous devons nous améliorer et nous ferons mieux, a ajouté M. Ramer. Aussi difficiles que soient ces conclusions, nous reconnaissons qu'il s'agit d'une partie du travail le plus important que nous ayons jamais fait.
Au cours de la première année de collecte de données, les policiers ont usé de la force à 949 occasions au cours des 86 520 interventions effectuées en 2020.
Les personnes noires sont disproportionnellement représentées dans les données du service de police en comparaison avec leur nombre au sein de la population torontoise. M. Ramer a reconnu ce fait en début de conférence de presse.
« Ces résultats confirment ce que, depuis plusieurs décennies, les communautés racisées, en particulier les communautés noires et autochtones, nous disent : elles sont disproportionnellement sur-policées. »
De plus, alors qu’un quart des interventions policières impliquent des personnes noires, celles-ci sont sujettes à près de 40 % de l’usage de la force.