
Les policiers de Québec «monopolisés» par la santé mentale
TVA Nouvelles
Les policiers de Québec sont « monopolisés » par les transports à l’hôpital qui ont bondi dans les dernières années pour des personnes souffrant de troubles de santé mentale devant recevoir des soins.
C’est ce qu’a pu constater Le Journal, lors d’une journée de patrouille avec le policier Alexandre Noël, de l’unité de santé mentale, et Julie Marcotte, capitaine de la section support, qui coordonne tout ce qui a trait à la santé mentale, au Service de police de la ville de Québec (SPVQ).
Les policiers de Québec, qui se qualifient eux-mêmes à l’occasion de « travailleurs sociaux », ont vu le nombre d’exécutions d’ordonnances psychiatriques bondir de 26 % depuis 2018. Par exemple, l’an dernier, les policiers en ont effectué 458.
L’ordonnance psychiatrique est une demande émise par un médecin et entérinée par un juge, dans le but de forcer un individu à recevoir des soins dans un centre hospitalier.
Ces ordonnances sont très fréquentes, surtout depuis le début de la pandémie, précise la capitaine. « Les médecins font beaucoup de télémédecine. Ils ne vont plus sur place pour voir les gens, donner des injections et tout. Ils nous demandent d’aller les chercher », explique-t-elle.
De plus, ces interventions mobilisent les policiers en moyenne entre deux et trois heures, alors que les policiers doivent patienter tout le temps du triage à l’urgence, avec le patient.
Une situation qui peut être « frustrante » pour les policiers, affirme Martine Fortier, présidente de la Fraternité des policiers de la ville de Québec. « Quand tu entends sur les ondes que les autres policiers sont débordés et qu’ils auraient besoin d’aide, mais que tu es pris à l’hôpital à attendre avec une personne, ça crée un sentiment d’impuissance », explique-t-elle.