Les pluies extrêmes seront plus fréquentes en Colombie-Britannique, selon des experts
Radio-Canada
Pluies torrentielles, inondations et glissements de terrain : depuis plusieurs jours la Colombie-Britannique vit des phénomènes météorologiques d'une rare intensité. Leurs effets risquent de s'intensifier avec les changements climatiques, affirme Francis Zwiers, le directeur du Pacific Climate Impact Consortium (PCIC).
Il y aura davantage d'événements pluvieux comme on en a vécu en Colombie-Britannique, [mais] l’importance de cette augmentation est plus difficile à prédire, [car] cela dépend de nous et de nos émissions de gaz à effet de serre (GES), explique-t-il.
Le scientifique fait partie d’une équipe de l’Université de Victoria qui fournit des informations pour des modèles informatiques permettant de simuler le climat en fonction de différents scénarios et d’offrir des prédictions sur plusieurs décennies. Il a également travaillé pour le Centre canadien de la modélisation et de l'analyse climatique.
La rivière atmosphérique qui s’est abattue dans la vallée du Fraser, dimanche, a duré près deux jours et a battu des records de précipitations, selon le météorologue Armel Castellan, d'Environnement et Changement climatique Canada.
On n’est plus dans un climat du passé. On est en train de vivre les changements climatiques [...] Ce que la recherche sur le climat à venir nous indique, c’est qu'on va avoir plus d’événements comme celui-ci ou pire, que ce soit des canicules, des tempêtes hivernales ou des déluges, affirme-t-il.
Si les experts hésitent à établir un lien direct entre un seul événement météorologique et les changements climatiques, des simulations permettent d’estimer leur fréquence et leur intensité en fonction des émissions de gaz à effets de serre.
Avec le réchauffement du climat, la fréquence des rivières atmosphériques ne change probablement pas beaucoup, affirme le scientifique Francis Zwiers, mais elles seront plus fortes qu'à l'habitude.
Selon lui, ces tempêtes seront plus intenses : La quantité d'humidité qu'elles transportent vers les terres augmente. [...] Avec un réchauffement de 2, 3 [ou] 4 degrés, cela veut dire une augmentation des pluies extrêmes de 20 %, même 40 %.
Une plus grande quantité de précipitations sur un court laps de temps entraîne plus de pressions sur les systèmes d’égouts et les routes, ce qui cause plus de dommages.