Les pluies du Soleil chauffent son atmosphère
Radio-Canada
La sonde européenne Solar Orbiter est parvenue à observer de près les « pluies coronales », un phénomène qui explique les températures dépassant le million de degrés dans la couronne du Soleil, selon une étude présentée à la réunion nationale britannique d'astronomie.
Cette observation est un pas immense pour la physique solaire, déclare l'astronome Patrick Antolin, de l'Université de Northumbrie, cité dans un communiqué. Car elle nous fournit des indices importants sur les principaux mystères du Soleil, et notamment la façon dont est chauffée sa couronne.
Cette température nous pose un souci, explique à l'AFP l'astronome Frédéric Auchère, de l'Institut d'astrophysique spatiale, qui a co-signé l'étude menée par Patrick Antolin, à paraître dans la revue Astronomy & Astrophysics (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
La température interne du Soleil, qui atteint 15 millions de degrés en son cœur, descend à environ 5000 degrés à la surface de l'astre, la photosphère. Le souci est qu'elle remonte à environ 1 million de degrés au-delà, dans la couronne, qui est la couche la plus externe de l'atmosphère du Soleil, constituée de plasma, un gaz fortement ionisé.
« Si on suppose que la surface du Soleil est un radiateur, il devrait faire plus froid lorsqu'on s'en éloigne, pas plus chaud. »
L'explication à ce réchauffement repose sur l'observation sans précédent des pluies coronales.
Les physiciens connaissaient déjà ce phénomène de condensation du plasma de la couronne qui se refroidit par endroits et qui fait tomber des gouttes de plasma vers la surface du Soleil, comme de la pluie.
C'est l'effet de cette pluie qu'ont pu observer les instruments imageurs de Solar Orbiter, lancée en 2020.
Leur précision révèle des amas de plasma atteignant plus de 200 km de large et tombant comme une pluie fine, alors qu'on y voyait avant de plus grosses averses, raconte M. Auchère.