Les plaintes pour agression sexuelle au travail bientôt facilitées aux États-Unis
Radio-Canada
Les personnes victimes de harcèlement ou d'agression sexuelle sur leur lieu de travail pourront désormais beaucoup plus facilement porter plainte aux États-Unis, grâce à une loi adoptée jeudi au Congrès américain.
Ce texte invalide toute clause dans un contrat de travail qui interdirait aux victimes de poursuivre leur agresseur ou leur entreprise devant les tribunaux.
Selon les auteurs de cette loi, 60 millions d'Américains sont aujourd'hui soumis à ce genre de contrats, parfois sans même le savoir.
Plus jamais ne pourra-t-on dire aux victimes d'agression ou de harcèlement qu'il leur est légalement interdit de poursuivre leur employeur parce qu'une clause d'arbitrage est enfouie quelque part dans leur contrat, a applaudi la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand, auteure du texte.
Elle a imaginé cette loi avec l'élu républicain Lindsey Graham en 2017 en pleine vague du mouvement #MeToo, quand le monde s'interrogeait sur les raisons pour lesquelles les femmes ne portaient pas plus fréquemment plainte pour les viols, agressions et harcèlements qu'elles subissaient.
L'époque de la femme qui ne sait pas que le type qui lui fait ça l'a aussi fait à une autre au bout du couloir est révolue, a assuré le sénateur de Caroline du Sud.
Déjà votée à la Chambre, la loi a été adoptée jeudi par des élus des deux partis, un fait extrêmement rare dans un Congrès ultra divisé.
Le texte doit désormais être promulgué par le président Joe Biden pour entrer en effet.
Les élus ont balayé les craintes de leurs détracteurs, qui assuraient qu'il pourrait être exploité par des employés pour d'autres motifs que des agressions. La loi est très précise, a souligné la sénatrice Joni Ernst, elle-même victime par le passé d'agression sexuelle. L'élue a appelé à ce que les voix de survivantes soient enfin entendues.