Les parenthèses françaises d’Antoine Bertrand
TVA Nouvelles
En allant tourner la comédie Le petit locataire en France il y a quelques années, Antoine Bertrand a eu « un coup de foudre amical » pour deux de ses partenaires de jeu, les acteurs français Philippe Rebbot et Côme Levin. En voyant cette amitié naître devant sa caméra, la réalisatrice Nadège Loiseau a promis aux trois comédiens qu’ellen écrirait son film suivant pour eux. Chose promise, chose due...
Trois ans après la sortie du Petit locataire, Antoine Bertrand, Philippe Rebbot et Côme Levin se sont donc retrouvés avec bonheur à l’automne 2019 sur le plateau de tournage de Trois fois rien, le nouveau film de Nadège Loiseau qui prend l’affiche en France et au Québec dans quelques jours. Entre drame et comédie, le long métrage relate le parcours de trois hommes sans abri dont le quotidien est chamboulé après avoir gagné 300 000 euros à la loterie.
« Nadège [Loiseau] s’est inspirée de nous et de notre amitié pour écrire cette histoire et ces personnages », explique Antoine Bertrand, joint plus tôt cette semaine en France où il fait la promotion du film.
« Sur le plateau du Petit locataire, on était toujours en train de s’amuser et d’essayer de se faire rire, Philippe, Côme et moi. Ç’a tout de suite cliqué entre nous et Nadège a été témoin de ce coup de foudre amical. Elle nous a dit qu’elle allait écrire un film pour nous. Mais neuf fois sur dix, ce genre de promesse ne se concrétise pas. Mais elle, elle l’a fait. »
Dans Trois fois rien, Antoine Bertrand se glisse dans la peau de Nicolas Grenier, alias Brindille, un Québécois qui s’est retrouvé sans le sou, dans les rues de Paris, à la suite d’une succession de malchances.
« Ça peut aller très vite, la rue, rappelle l’acteur de 44 ans. Dans le cas de Brindille, ça part d’une séparation qui est suivie d’une peine d’amour, d’une dépression, de l’absence d’amis et du fait qu’il est en France, loin de chez lui.
« Quand tu joues un personnage comme ça, tu te mets à t’intéresser aux gens qui vivent dans la rue, et tu te rends compte que ça va contre tous les instincts que tu as eus toute ta vie. On passe nos vies à essayer de regarder ailleurs quand on les voit, comme s’ils n’existaient pas. Mais moi, mon travail d’acteur, c’est d’observer. Et c’est aussi ce que Nadège a fait avec son film. Elle pose un regard sur ces gens-là, mais elle ne le fait jamais en les regardant de haut. Ça nous permet de voir leur humanité, mais aussi leur drôlerie parce que c’est une comédie où on rit en plus d’être ému. Son film est une invitation à regarder l’humanité des gens plutôt que leur condition. »