Les oubliés du Zam Zam : une improbable histoire de la Deuxième Guerre mondiale
Radio-Canada
En 1941, un groupe de 17 missionnaires canadiens, des oblats de Marie-Immaculée et des frères du Sacré-Coeur, partent en mission d’évangélisation en Afrique australe. Le prêtre Raoul Bergeron, originaire de Jonquière, fait partie du groupe.
Les missionnaires montent à bord du Zam Zam à New-York, en mars, un bateau égyptien qui fait le voyage jusqu’en Afrique du Sud. Leur départ a déjà été retardé à quelques reprises auparavant parce que la guerre fait rage et que la traversée de l’Atlantique est conséquemment périlleuse. Ils partent tout de même, avec bon espoir d’arriver à destination sains et saufs.
Malheureusement pour eux, les choses ne se déroulent absolument pas comme prévu. Après avoir navigué pendant des semaines, leur navire est bombardé par les Allemands et ils sont faits prisonniers, alors qu’ils se trouvent à environ trois jours de route de Capetown, leur destination finale.
Les missionnaires demeurent en mer pendant des semaines avant de débarquer en Europe où ils sont envoyés dans des camps de prisonniers. Ils y resteront jusqu’à la fin de la guerre en 1945 et certains traîneront les séquelles de leur internement pour le reste de leurs jours.
Le projet de balado est né à l’hiver 2021, alors que la COVID-19 déchaînait une de ses vagues. Je me suis mise à lire un très vieux livre qui traînait chez moi depuis un moment.
Quand j’étais jeune, La perle au fond du gouffre trônait dans la bibliothèque de ma grand-mère Marcelle. Je me rappelle que ce bouquin me fascinait. Il était pourtant très moche avec sa couverture à moitié arrachée et ses pages jaunies. Il y avait à l’intérieur de vieilles photos de prêtres en noir et blanc et quand je questionnais ma grand-mère, elle me disait que le livre racontait l’histoire du père Raoul et qu’il fallait se rappeler de lui en raison de tous ses sacrifices. Le père Raoul Bergeron, c’était son demi-frère.
C’était tellement terrible ce qu’il a enduré qu’il ne pouvait plus parler. Il avait vraiment la blessure. Il l'avait dans le fond de l’âme. Ça a l’air que t’endures ces choses-là, tu peux pas en revenir quasiment , se rappelle Marcelle.
Je me suis donc attaquée à l’ouvrage des décennies plus tard et, à ma grande surprise, le récit qu’il contenait était abracadabrant.
Quand je tournais les pages, j’avais l’impression d’entendre le balado dans mes oreilles et j’en ai rapidement fait part à la réalisatrice Claude Desbiens, qui était tout aussi emballée que moi.