
Les origines ukrainiennes d’un foulard autochtone
Radio-Canada
Les cultures ukrainienne et crie ont plus en commun qu’on ne pourrait le croire, selon l’entrepreneure autochtone Mallory Yawnghwe. Elle affirme que les écharpes ukrainiennes aux couleurs vives font aujourd'hui partie intégrante de la culture autochtone.
« Ces écharpes sont un symbole de force et de persévérance. »
Sur les prairies, les foulards à fleurs ukrainiens sont un accessoire incontournable pour de nombreuses communautés autochtones. Ils sont connus comme des foulards de Kokum. Kokum en cri signifie grand-mère.
Ils sont parfois intégrés dans les tenues cérémoniales de pow-wow, ou simplement utilisés comme accessoires dans des tenues de tous les jours, explique Mallory Yawnghwe. On voit des jeunes qui reprennent ces foulards. Ils les utilisent comme bandeaux ou comme accessoires dans leurs sacs à main ou dans leurs jupes.
Elle remarque aussi des similarités avec les techniques traditionnelles autochtones. Ces tissus floraux sont un complément presque naturel aux motifs floraux que l'on trouve dans le perlage cri, déné et métis.
L’adoption par les Autochtones du foulard ukrainien est due à la colonisation des prairies par les immigrants ukrainiens, selon elle. Nous avons ces écharpes à fleurs parce que nos grand-mères ont fait du commerce avec les colons ukrainiens.
Mallory Yawnghwe fait remarquer que les traditions ukrainiennes ont influencé les cultures autochtones dans les prairies. Dans nos fêtes, beaucoup de gens ont comme tradition de faire de la banik et des pierogis. Nous venons d'un héritage de connexion et de collaboration, et ce sont nos grands-mères qui ont ouvert la voie.
Quand Mallory Yawnghwe réfléchit au drame en Ukraine, sa voix trahit ses émotions. Elle raconte qu’elle voit un mouvement de solidarité émerger sur les réseaux sociaux. Les gens portent leur écharpe à fleurs ces jours-ci. Beaucoup d'Autochtones sont aux côtés du peuple ukrainien.